Aux âges extrêmes de la vie, les peaux sont physiologiquement fragiles, elles résistent moins aux agressions.
Des causes environnementales, pathologiques (psoriasis, dermatite atopique, etc.) ou iatrogènes (traitement de l’acné) peuvent également altérer la barrière cutanée et donc la résistance de la peau tout au long de la vie. Or plusieurs études ont récemment montré qu'une hydratation régulière permet de prévenir l’apparition de ces problèmes.
Jusqu’à l’âge d’un an environ, la structure cutanée est immature : les différentes couches (le stratum corneum) constituant la peau sont plus fines, les cornéocytes plus petits et le pH de la peau est à peine inférieur à 7 alors qu’il est de 5,5 chez l’adulte. Cela peut influer sur la perméabilité de la peau et la rendre plus sujette aux irritations. La peau ne fait pas encore office de barrière protectrice efficace.
La perte hydrique cutanée est inversement corrélée à la quantité de facteurs d’hydratations naturels (FHN) présents chez le nourrisson. À la clé, l’érythème fessier (« fesses rouges »), qui peut s’établir au contact des excréments, pose fréquemment problème en pratique. Le diagnostic différentiel inclut l’acrodermatite entéropathique (déficit congénital en zinc), un impétigo secondaire à une infection, une candidose, une histiocytose des cellules de Langerhans.
Le traitement repose sur des corticostéroïdes topiques, des émollients et des crèmes barrière. Il est possible de prévenir l’apparition de l’érythème fessier, par une hydratation régulière. Une étude randomisée menée chez 227 nourrissons âgés d’une semaine a comparé l’application quotidienne d’une crème hydratante à un groupe contrôle sans crème. À l’âge d’un mois, les nourrissons hydratés avaient moins subi d’érythèmes fessiers (6 % vs 16 %, p = 0,022), amélioration qui s’est maintenue à l’âge de 3 mois avec des paramètres cutanés significativement améliorés. La peau sèche de l’enfant est aussi une cause majeure de dermatite atopique. D'où l’intérêt de proposer une hydratation par des émollients à titre préventif chez les nourrissons à risque.
Chez les sujets âgés, c’est la xérose qui dégénère fréquemment en prurit, avec l’augmentation de la sensibilité des neurorécepteurs épidermiques voire une axonopathie. D’un symptôme, le prurit devient une entité pathologique en se chronicisant (au-delà de 6 semaines). Près d’un senior sur quatre est concerné. Dans ce contexte aussi, une étude de 2017 a montré que l’hydratation quotidienne par une crème émolliente à base d’avoine Rhealba (A-Derma) réduit significativement le score de prurit et améliore l’index d’hydratation (5). En effet, l’avoine Rhealba a une efficacité anti-inflammatoire à plusieurs niveaux : in vitro elle a une action inhibitrice sur la phospholipase A2, la COX 2 et la prostaglandine PGI2.
Chez l’enfant comme chez l’adulte, les dernières recommandations européennes pour le traitement de la dermatite atopique reconnaissent ce type d’émollient (« émollient plus ») comme améliorant les lésions et le microbiote cutané.
Enfin, la dermatite associée à l’incontinence urinaire (IAD) concerne 50 % des patients incontinents. Le traitement et la prévention reposent sur les mêmes piliers que ceux de l’érythème fessier du nourrisson. L’indice GLOBAID (Ghent Global IAD Categorisation Tool) a été proposé pour mieux classifier les stades de la maladie.
D’après le Forum International de la Dermatologie, organisé par Pierre Fabre
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