Bien vieillir et bonne santé

Publié le 10/06/2014
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« Les 50-65 ans, génération de soixante-huitards, ont gagné des libertés en terme de valeurs et de comportements. Aujourd’hui, ils ont envie de se faire plaisir, de s’occuper d’eux. Actifs ou retraités bien occupés, ils sont plutôt hédonistes et même, parfois, individualistes », affirme Sophie Schmitt, fondatrice de Seniosphère, cabinet de conseil en stratégie et marketing spécialisé sur les 50 ans et plus, les baby boomers et les seniors.

Un corps sain dans un esprit sain

À 50 ans, l’espérance de vie moyenne de la population est de 30 ans, dans les sociétés occidentales. Cette période de la vie -qualifiée de « midlife » (milieu de la vie) par les médias américains- coïncide avec une phase de rebond. Plus matures et confiants grâce aux expériences acquises, libérés des contraintes des enfants, les personnes de cet âge ont, en effet, du temps pour eux, pour concrétiser de nouveaux projets. Ils veulent vivre longtemps tout en restant, si possible, en bonne forme. Dans une étude récente*, cette génération se déclare, d’ailleurs, en majorité en bonne santé (50 % d’entre eux), voire en très bonne santé (23 %). Même si elle ne peut ignorer les premiers signes du vieillissement : presbytie, ménopause pour les femmes, moindre tonicité ou résistance corporelle et émergence de maladies chroniques**.

Nombreux sont les baby boomers qui adoptent une attitude responsable et proactive vis-à-vis de leur santé : ils se prennent en charge et ont intégré une culture de prévention. Pour cette génération, « bien vieillir » est, d’abord, synonyme de « bonne santé » (92 %)***. Mais signifie aussi être « bien dans sa tête » (72 %) et « profiter de la vie » (45 %). « Bien vieillir est, ainsi, une démarche globale reposant sur trois piliers : la socialisation, l’alimentation et les activités », précise Sophie Schmitt.

Le rôle clé de la nutrition

L’alimentation et la nutrition jouent un rôle central. Dans une étude sur les comportements en matière d’alimentation****, 27 % des 55-75 ans affirment que l’alimentation est « avant tout un moyen de conserver la santé ». « À la cinquantaine, les baby boomersrepensent leur alimentation. Ils se mettent au régime pour perdre du poids, retarder les maladies chroniques, tout en utilisant l’alimentation comme outil de prévention de la santé. Vouloir conjuguer l’ensemble des injonctions alimentaires devient plus compliqué : les baby boomersont pris l’habitude de consulter plusieurs sources pour se faire leur propre idée. Ils ont aussi besoin de repères et d’accompagnement en matière d’alimentation », note Sophie Schmitt.

Pour les 50-65 ans, « manger équilibré et varier les aliments » est également un critère important pour être en bonne santé***. Mais au-delà, des contraintes d’ajustement de l’alimentation liées aux modifications naturelles du métabolisme, les 50-65 ans présentent des déficits nutritionnels. 78 % ont, par exemple, un déficit en vitamine D, 61 % en rétinol, 52 % en magnésium, 47 % en iode, et 41 % en vitamine C*****. « À cet âge de la vie il est donc essentiel de prendre conscience d’une alimentation équilibrée et saine. Mais aussi d’identifier et de combler ses déficits nutritionnels », conclut Sophie Schmitt.

*Didier Blanchet (INSEE), Thierry Debrand (IRDES) -Aspiration à la retraite, santé et satisfaction au travail : une comparaison européenne IRDES-Février 2007.

**Prévalence de l’hypertension artérielle traitée de 41 % entre 65 et 69 ans ; prévalence de la dyslipidémie (cholestérol) traitée de 35 % entre 65 et 69 ans -Étude Obépi 2009.

***Étude exclusive online Seniosphère 2013 sur 400 répondants de 50-66 ans.

****H.Escalon et F. Beck. Perceptions, connaissances et comportements en matière d’alimentation -Gérontologie et société 2010/3 -n°134.

*****AFSSA 2006-2007 Étude individuelle nationale des consommateurs alimentaires INCA 2.

 Hélia Hakimi-Prévot

Source : Nutrition