« Le prolactinome est plus fréquent que supposé il y a encore 10-15 ans », explique le Pr Dominique Maiter, endocrinologue à Bruxelles et rapporteur des dernières recommandations internationales lors du congrès de la Société française d’endocrinologie (SFE), en octobre. C’est une maladie rare, mais la prévalence est de 1/1 000 chez les jeunes femmes.
Le diagnostic repose toujours sur le dosage (répété) de la prolactine couplé à l’IRM hypophysaire. Mais, désormais, « un taux de prolactine supérieur à six fois la limite supérieure de la normale chez la femme et à cinq fois chez l’homme est fortement évocateur de la présence d’un prolactinome », indique le Pr Maiter. En deçà, d’autres causes sont à rechercher : médicaments (neuroleptiques, antidépresseurs, anti-dopaminergiques, etc.), insuffisance rénale, grossesse, autre tumeur comprimant la tige pituitaire, ou encore le stress (< 2N).
Concernant l’imagerie, l’IRM peut être réalisée sans injection une fois le diagnostic posé (l’examen initial reste complet, dynamique après gadolinium) et la fréquence du suivi réduite à 12 mois si microprolactinome. Puis, si l’adénome est répondeur, la surveillance IRM peut être arrêtée jusqu’à tout changement.
La nouveauté principale concerne la place de la chirurgie, « qui avait été reléguée au 2e plan après les agonistes dopaminergiques », rapporte l’endocrinologue. En cas de tumeur bien limitée (micro-adénome ou macro-adénome non invasif), les deux options sont à égalité et les avantages et inconvénients sont à présenter au patient pour une décision partagée. Les agonistes dopaminergiques peuvent avoir des effets secondaires mais il existe un risque de récidives pour la chirurgie avec nécessité de reprendre les médicaments.
La cabergoline reste l’agoniste dopaminergique de choix et, en cas de bonne réponse, un arrêt de traitement peut être tenté (20 % de succès). Les chances de rémission prolongée augmentent à 50 % chez des patients sélectionnés (prolactinémie normale avec une faible dose, traitement de plus de deux ans et/ou taille tumorale réduite d’au moins 50 %). La rémission est aussi plus fréquente après une ou plusieurs grossesses et à la ménopause ; « un arrêt doit être tenté à ces moments-là », suggère l’endocrinologue.
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