En pédiatrie, le diabète de type 2 (DT2) est rare. Rarissime chez l’enfant obèse, il se rencontre essentiellement chez l’adolescent obèse et évolue le plus souvent de façon asymptomatique.
Ainsi le diabète de type 2 est le plus souvent diagnostiqué devant une hyperglycémie à jeun (>7mmol/l ou > 2 g/l) ou une intolérance au glucose (HGPO > 11mmol/l) à l’occasion d’examens systématiques demandés dans le cadre de la surveillance d’une obésité. À noter que d’autres phénotypes associés à un surrisque de résistance à l’insuline peuvent être présents (acanthosis nigricans, syndrome des ovaires polykystiques, retard de croissance intra-utérin).
« Mais chez l’adolescent obèse, le diabète de type 2 se révèle parfois aussi par un syndrome polyuropolydipsique avec amaigrissement récent, comme un diabète de type 1. L’association d’un bilan d’auto-immunité négatif (qui éliminera le DT1), d’antécédents familiaux de DT2 et d’une surcharge pondérale fera évoquer le diagnostic de DT2. L’évolution confirmera le diagnostic de DT2 chez ces enfants symptomatiques initialement mis sous insuline, car ils finiront par pouvoir être sevrés en insuline, leurs besoins en insuline diminuant peu à peu du fait d’une sécrétion pancréatique (dosage du c-peptide élevé) », note le Dr Le Tallec.
Surveiller et éduquer
L’essentiel du traitement repose sur les mesures hygiénodiététiques. « Il convient d’aider ces jeunes patients à changer leur mode de vie. Un travail important d’éducation est à entreprendre avec l’aide d’une diététicienne pour les amener à adopter une alimentation équilibrée et à limiter les produits gras et sucrés. Parallèlement, il est également fondamental d’arriver à leur faire augmenter leur niveau d’activité physique », insiste la spécialiste.
« Ce n’est que si l’hémoglobine glyquée reste élevée avec des hyperglycémies (à jeun ou dans la journée), malgré une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, qu’un traitement par metformine peut se discuter, avec une AMM à partir de 10 ans. La metformine peut être utilisée en monothérapie ou associée à l’insuline », précise-t-elle.
Ces jeunes patients diabétiques de type 2 doivent également être éduqués à une surveillance médicale régulière, car le DT2 est pourvoyeur de complications. « En pédiatrie, ils sont suivis 2 à 3 fois par an (avec tous les ans ou tous les 2 ans fond d’œil, recherche de microalbuminurie, transaminases et/ou échographie abdominale à la recherche d’une stéato-hépatite non alcoolique (NASH) liée au syndrome métabolique). Les autres facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension artérielle, dyslipidémie) sont également surveillés du fait d’un surrisque cardiovasculaire chez ces adolescents obèses atteints de DT2 par rapport aux adolescents obèses sans perturbation du métabolisme glucidique. Enfin, lors du passage à l’âge adulte, il importe qu’ils continuent à se faire suivre », conclut le Dr Le Tallec.
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