L'albiglutide, un analogue du glucagon-like peptide-1 indiqué dans le traitement du diabète de type 2, est associé à une diminution du risque cardiovasculaire selon les données de l'étude randomisée « Harmony Outcome ». Ces résultats publiés dans « The Lancet » apportent de nouveaux éléments au débat sur la protection cardio-vasculaire des anti GLP-1 telle que la survenue de l'infarctus et de l'AVC.
Dirigée par le Pr Stefano Del Prato, du département de médecine expérimentale et clinique de l'université de Pise, l'étude Harmony Outcome a inclus 9 463 patients recrutés dans 610 centres, répartis dans 28 pays. En complément de leur traitement habituel, 4 731 sujets ont reçu une injection hebdomadaire d'albiglutide et 4 732 un placebo. Au bout d'un suivi médian de 1 an et 7 mois, un évènement cardiovasculaire grave (décès, AVC ou infarctus) est survenu chez 9 % des patients du groupe placebo, soit une incidence de 4,6 événements pour 100 personnes-années, contre seulement 7 % de ceux du groupe albiglutibe (incidence de 5,9 événements pour 100 personnes-années).
Baisse de la pression artérielle
Les auteurs estiment que la prise d'albiglutide est associée à une diminution de 22 % du risque d'évènement cardiovasculaire grave, et qu'un événement cardiovasculaire grave est évité tous les 50 patients traités. Ils constatent également une baisse significative de la pression artérielle systolique dans le groupe sous albiglutide, - 0,68 mmHg au bout de 6 mois et - 0,67 au bout de 8 mois, mais pas dans le groupe placebo.
Les risques de survenue de pancréatite aiguë (10 cas sous albiglutibe contre 7 sous placébo), de cancer du pancréas (6 cas sous albiglutide contre 5 sous placebo) et de cancer de la thyroïde (aucun cas dans les 2 groupes) n'étaient pas significativement différents dans les 2 groupes.
Des études antérieures avaient montré une réduction du risque cardiovasculaire pour plusieurs autres anti GLP-1. L'étude LEADER avait ainsi observé une réduction de la fréquence des événements cardiovasuclaires de 13 % chez les patients sous liraglutide. Au cours de l'étude SUSTAIN-6, le risque d'événement cardiovasculaire et/ou neurologique majeur (MACE) était réduit de 26 % chez les patients sous sémaglutide. En revanche, aucun bénéfice cardiovasculaire ne ressortait dans les études sur le lixisenatide et l'exénatide. Le doute restait donc permis quant à l'effet protecteur de cette classe d'antidiabétique vis-à-vis du risque cardiovasculaire. « Nos résultats apportent des preuves que certains agonistes des récepteurs GLP-1 améliorent le pronostic cardiovasculaire des patients diabétiques de type 2 », concluent les auteurs.
Non disponible en France
L'albiglutide est un anti GLP-1 commercialisé par GSK sous le nom d'Eperzan. Il dispose d'une AMM européenne sous le nom d'Eperzan mais n'est pas disponible en France. Le laboratoire GSK a déposé un dossier devant la HAS, qu'il a retiré à la suite de la publication du projet d'avis de la commission de la transparence. Ce dernier a estimé que l'Eperzan présentait un service médical rendu faible en bithérapie avec la metformine et insuffisant en monothérapie ou en association avec d'autres molécules. La comission de transparence avait en outre conclu à une absence d’amélioration du service médical rendu (ASMR V).
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