La phase clinique vers 2016

Des cellules souches dans la rétinopathie diabétique

Publié le 21/02/2013
Article réservé aux abonnés
1361412939411849_IMG_99552_HR.jpg

1361412939411849_IMG_99552_HR.jpg

1361412938411721_IMG_99522_HR.jpg

1361412938411721_IMG_99522_HR.jpg
Crédit photo : MediaforMedical

DE NOTRE CORRESPONDANT

LA REDDSTAR (Repair of Diabetic Damage by Stromal Cell Administration) Study, mise en place par l’équipe de Alan Stitt (Queen’ s University Belfast, Irlande du Nord), conjointement avec des chercheurs de Galway (République d’Irlande), de Copenhague (Danemark), de Munich et Berlin (Allemagne), de Porto (Portugal) et des Pays-Bas, va comporter une phase préclinique, préalablement au lancement d’un essai clinique, prévu fin 2015-début 2016.

Les travaux menés au Centre for Vision and Vascular Science de A. Stitt, axés depuis plusieurs années sur le rôle de l’accumulation des produits finaux de glycation dans la pathogénie des complications micro- et macrovasculaires du diabète, et en particulier de la rétinopathie, ont par ailleurs conduit au développement, avec Orbsen Therapeutics (Galway), d’un type particulier de cellules souches mésenchymateuses (CSM), dans l’espoir d’encourager les vaisseaux sanguins de la rétine à irriguer la rétine neurale plutôt que de proliférer à la surface de la rétine, comme cela se produit dans la rétinopathie diabétique.

Un sous-type de cellules souches mésenchymateuses.

Pourquoi avoir opté pour des CSM, plutôt que d’autres types de cellules pluripotentes ? A. Stitt explique, dans un entretien avec « le Quotidien du Médecin », que cette décision fait suite à la « démonstration, par des études pilotes, de l’efficacité potentielle d’un sous-type particulier de CSM dénommées S2+. Ces cellules semblent en effet avoir une bonne capacité de ciblage des zones ischémiques de la rétine. Nous allons donc, précise A. Stitt, conduire une série d’études précliniques dans divers modèles murins de rétinopathie diabétique à différents stades de la maladie : d’une part des modèles standards de diabète spontané ou provoqué, d’autre part un modèle de rétinopathie induite par l’oxygène (correspondant à un stade tardif de la maladie). »

Ces études indiqueront, poursuit A. Stitt, « quel est le moyen d’administration le plus efficace des cellules S2 + : soit directement dans la rétine, soit au travers de la circulation. Elles permettront aussi de vérifier la qualité d’insertion de ces cellules souches dans la vascularisation locale et d’étudier leur action éventuelle sur la production de facteurs de croissance favorisant la régénération vasculaire rétinienne. Elles viseront enfin à s’assurer de l’absence d’effets indésirables pouvant survenir, par exemple, après l’induction d’une angiogenèse ailleurs que dans la zone d’ischémie rétinienne ciblée. »

Au Pays-Bas.

D’ici à trois ans environ, « des études cliniques menées en partenariat avec nos collègues européens et qui seront faites au Danemark, permettront d’évaluer l’efficacité de ces cellules souches sur différents paramètres : l’œdème maculaire, la fonction vasculaire, l’acuité visuelle. Nous réaliserons aussi des tomographies de la clairance optique, qui permettent d’évaluer aisément l’intégrité rétinienne, et vraisemblablement des électrorétinographies (une technique d’enregistrement de l’activité électrique de la rétine) ».

Il y a eu, en 2011 aux États Unis, un essai de traitement de la rétinopathie diabétique par des cellules souches d’origine cutanée (1). Le Pr Stitt estime que l’essai européen devrait pouvoir donner des résultats supérieurs « car les cellules souches que nous allons utiliser sont moins hétérogènes, et beaucoup mieux définies ». Elles devraient donc permettre un ciblage précis des zones ischémiées de la rétine.

(1) Travaux de B. Tucker de Boston, publiés dans PLoS en mai 2011.

 DR BERNARD GOLFIER

Source : Le Quotidien du Médecin: 9220