Les œstrogènes auraient un effet protecteur vis-à-vis du diabète de type 2 via une action sur des hormones majeures impliquées dans l'homéostasie glycémique : le glucagon et GLP-1. C'est ce qu'a montré une équipe suisse, dont les résultats sont publiés dans « JCI Insight ». L'effet bénéfique d'une supplémentation en œstrogènes chez des souris pour lesquelles une ménopause a été induite par ovariectomie a été mis en évidence.
De précédentes études ont montré que les femmes ménopausées ont un risque accru de développer un diabète de type 2, suggérant un effet protecteur des hormones sexuelles féminines, et en particulier des œstrogènes.
Un traitement aux œstrogènes permet de restaurer l'homéostasie glucidique
Afin de mieux comprendre les mécanismes en jeu, les chercheurs ont étudié l'effet de l'administration d'œstrogènes sur des souris ovariectomisées, ne produisant donc pas d'hormones sexuelles. Une semaine après l'opération, l'homéostasie glucidique est perturbée chez ces souris par rapport aux souris « contrôle ». En effet, un impact sur les taux plasmatiques des principales hormones est observé : une diminution de l'insuline, une augmentation du glucagon et une diminution de GLP-1 (hormone induisant une libération d'insuline et une inhibition de la production de glucagon). Si l'effet des œstrogènes sur l'insuline était connu, son effet sur le glucagon et GLP-1 l'était moins.
Toutefois, un traitement aux œstrogènes de 48 heures permet de restaurer la tolérance au glucose. Les chercheurs ont de plus montré que les œstrogènes agissent directement sur les cellules des îlots de Langerhans : ils stimulent la sécrétion de GLP-1 par les cellules α du pancréas, ce qui entraîne une augmentation de la sécrétion d'insuline par les cellules β. La libération de GLP-1 par les cellules L intestinales est également favorisée par l'apport d'œstrogènes.
Cet effet des œstrogènes a également été étudié sur des cellules α et des cellules L humaines : des résultats similaires ont été obtenus.
La voie ERβ : une piste thérapeutique prometteuse
Par ailleurs, si les trois récepteurs aux œstrogènes ont un rôle dans la stimulation de la production de GLP-1 par les cellules α, seule l'activation des récepteurs ERβ a un effet sur les cellules L. Partant de ce constat, un agoniste d'ERβ, WAY200070, a été administré aux souris ovariectomisées, n'ayant pas reçu d'œstrogènes. Résultat : le taux plasmatique de GLP-1 augmente. Ainsi, ce traitement permet de rétablir l'homéostasie glucidique. Cibler la voie ERβ apparaît ainsi comme une piste thérapeutique prometteuse. Cette voie est par ailleurs déjà utilisée dans le traitement des cancers et de la sclérose en plaques.
« Les œstrogènes contrôlent directement les cellules α et L pour augmenter la sécrétion de GLP-1, en plus de ses effets sur la sécrétion d'insuline et de glucagon, soulignant le rôle bénéfique potentiel de la voie œstrogénique, et plus particulièrement des agonistes ERβ, pour prévenir le diabète de type 2 », résument les auteurs. Ces résultats suggèrent l'intérêt d'une supplémentation en œstrogènes dès la survenue de la ménopause.
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