Dans le diabète de type 2, les inhibiteurs de SGLT-2 (gliflozines) et les agonistes de GLP-1 (incrétino-mimétiques) sont associés à une amélioration de la survie, contrairement aux inhibiteurs de DPP-4 (gliptines), selon une méta-analyse publiée dans le « JAMA ».
« Ces résultats ne sont pas surprenants, ils sont en accord avec les résultats des essais randomisés spécifiquement réalisés pour évaluer la sécurité cardiovasculaire des antidiabétiques », indique au « Quotidien » le Pr Patrice Darmon, endocrinologue à Marseille, en commentaire de cette étude.
La neutralité des inhibiteurs de DPP-4 confirmée
Cette méta-analyse en réseau a permis de comparer ces trois classes d'antidiabétiques les unes aux autres, mais aussi au placebo (ou à l'absence de traitements selon les essais), en termes de réduction de la mortalité et de survenue d'événements cardiovasculaires. Elle a combiné les résultats de 236 essais randomisés qui ont permis d'analyser 176 310 patients atteints de diabète de type 2 (neuf études principales ayant recruté 87 162 participants), ayant bénéficié d'un suivi de 12 mois minimum.
Par rapport aux groupes « contrôle », les inhibiteurs de SGLT-2 et les agonistes de GLP-1 étaient associés à une plus faible mortalité toutes causes et cardiovasculaire. En revanche, ce bénéfice n'est pas retrouvé avec les inhibiteurs de DPP-4 : « Comme nous le savions, les inhibiteurs de DDP-4 n'ont pas d'effet bénéfique ni délétère sur le plan cardiovasculaire. En effet, il n'a jamais été démontré que cette classe améliore le pronostic cardiovasculaire », explique le Pr Darmon. « Les inhibiteurs de DDP-4 ont l'intérêt de ne pas faire prendre de poids et de ne pas provoquer d'hypoglycémie. Ils se placent en comparaison avec les sulfamides hypoglycémiants, non présents dans cette étude, lesquels n'ont pas démontré leur neutralité », précise le spécialiste.
Par ailleurs, les inhibiteurs de SGLT-2 diminuent le risque d'insuffisance cardiaque et d'infarctus du myocarde, par rapport au groupe « contrôle ». Quant aux agonistes de GLP-1, ils sont associés à une réduction du risque d'AVC non mortel.
Les profils de sécurité entre les trois classes sont différents. Les inhibiteurs de SGLT-2 sont associés à un risque accru d'infections génitales. Des effets indésirables sévères menant à une sortie d'étude ont été observés avec les agonistes de GLP-1. Quant aux inhibiteurs de DDP-4, ils sont associés à un risque de pancréatite aiguë.
Inhibiteurs du SGLT-2 : une AMM, mais pas de prix
Au vu de ces résultats, les auteurs estiment que « parmi les trois classes testées, les inhibiteurs du SGLT-2 peuvent être préférés aux thérapies à base d'incrétine, en raison de leur association avec une mortalité plus faible et de leur profil favorable d'événements indésirables ».
Toutefois, « en France, nous ne disposons pas des inhibiteurs de SGLT-2. L'autorisation de mise sur le marché a été délivrée, mais le prix est toujours en attente », regrette le Pr Darmon. Si nous les avions, les recommandations auraient déjà changé. » Concernant les agonistes de GLP-1, « le liraglutide, commercialisé en France sous forme injectable, est mis en avant en prévention cardiovasculaire secondaire chez des patients ayant déjà présenté un événement cardiovasculaire. Il est trois à quatre fois plus coûteux que les inhibiteurs de DPP-4 », souligne le Pr Darmon.
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