Discret, durable (trois mois), précis et prédictif : telles sont les plus-values du nouveau MCG Eversense, développé par Senseonic, qui doit placer Roche en bonne place dans la course à l'innovation.
Implanté (sous anesthésie locale, avec steril strip, donc invisible) dans le bras du patient pour une durée de 90 jours, le capteur envoie les données à un transmetteur placé sur le bras. Ce transmetteur calcule la concentration sanguine en glucose toutes les 5 minutes, et vibre lorsque le taux de glucose est trop bas ou trop haut (ou varie trop rapidement) par rapport aux objectifs configurés par le patient et son médecin. Le dispositif permet même - grâce à un algorithme intégré au smartphone, récepteur des données du transmetteur - de prévoir un écart par rapport aux taux cibles, et ainsi d'informer le patient en amont. Enfin, la centralisation des données dans un cloud facilite le partage en temps réel avec le médecin. L'objectif : aider le patient à améliorer son « time in range », le temps passé dans les objectifs cibles, alors que seule une minorité de diabétique y parvient (moins de 10 %, pour le type 1). Et donc, améliorer la qualité de vie du patient, en le rendant plus autonome dans la gestion de son diabète.
« J'ai l'impression d'être iron man », a confié lors de la conférence de presse Paolo Toni, un patient qui porte Eversense depuis le 1er juillet. La vraie différence par rapport aux autres CGM, selon lui : la prédiction. « Le transmetteur me dit que dans vingt minutes, je serai en hypoglycémie : si je dois conduire, bien sûr, je vais me sucrer. Mais je peux aussi décider d'attendre » explique-t-il. « 65 % du temps, je suis dans mes objectifs cibles », précise le patient. Eversense n'a pas (pour l'instant) vocation à être couplé à une pompe à insuline (à la différence du CGM accu check insight, présenté l'an passé en marge de l'EADS, et dont le développement a depuis été abandonné). Une façon d'être responsable de sa thérapie, commente Paolo Toni.
Deux études (« precise », et « precise 2 ») ont déjà été conduites aux États-Unis ; plusieurs sont en cours en Europe (Allemagne, Italie, Pays-Bas et Belgique), où 500 patients portent Eversense. En France, le protocole d'étude est en cours de validation auprès des autorités sanitaires. Le lancement de l'essai clinique interviendrait fin 2017, ou début 2018, et concernerait 324 patients, qui porteraient le capteur 6 mois, et seraient suivis dans une quizaine de centres, avant le dépot d'un dossier de demande de remboursement, en vue de sa commercialisation.
Solutions intégrées
Le lancement d'Eversense s'inscrit dans la stratégie de Roche diabetes care de proposer des solutions intégrées, depuis le recueil des données, jusqu'à leur interprétation en passant par leur consolidation sur smartphone. Roche Diabetes care a ainsi acheté le 30 juin dernier l'application My Sugr et vient de signer cet été un partenariat avec Accenture, pour assurer la centralisation des datas. Comment concrètement cette architecture de données peut assurer un bénéfice individuel mais aussi collectif à partir d'études prospectives ? Encore trop tôt pour le dire. « La sécurité est bien sûr un enjeu majeur » assure le directeur global de Roche Diabetes care Marcel Gmuender.
*Conférence de presse organisée par Roche, le 11 septembre 2017.
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