Graisse abdominale : le lien causal (enfin) prouvé avec le diabète et les coronaropathies

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Publié le 15/02/2017
obésité

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Crédit photo : Phanie

Des chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) et de la Harvard Medical School viennent de prouver à l'aide de la génétique que l'association observée entre graisse abdominale et risque augmenté de diabète de type 2 et de maladies coronariennes relève bien d'un lien de causalité.

Pour cette étude génétique dite de « randomisation mendélienne » publiée dans le « JAMA », l'équipe de Sekar Kathiresan, directrice du centre de médecine génomique au MGH, a mis au point un score de risque génétique à partir des 48 variants d'adiposité abdominale déjà identifiés.

Plus de 400 000 individus

Pour mesurer l'influence du capital génétique, les chercheurs ont utilisé les données de 6 grandes études d'association pangénomique (GWS pour genome wide association study) et de la Biobank britannique, soit au total plus de 400 000 individus.

Leurs résultats indiquent clairement qu'être génétiquement prédisposé à avoir de la graisse abdominale augmente significativement le risque de diabète de type 2 et de maladies coronariennes, de même que le bilan lipidique, le niveau glycémique et la pression artérielle systolique.

Validation d'un biomarqueur cardio-métabolique

Pour Connor Emdin, co-auteur et médecin du centre de médecine génomique et de la division cardiologie au MGH : « L'absence d'association entre le score de risque génétique pour le morphotype et des facteurs confondants tels que le régime et le tabagisme est une preuve forte que l'adiposité abdominale en elle-même contribue à entraîner le diabète de type 2 et les maladies cardiaques. »

Le chercheur américain estime de plus : « Non seulement ces résultats nous permettent d'utiliser le morphotype comme marqueur du risque cardio-métabolique, mais ils suggèrent également que le développement de médicaments modifiant la distribution de la graisse abdominale pourrait prévenir ces maladies. À l'avenir, des recherches pourraient identifier les gènes individuels à cibler pour améliorer la distribution de la graisse corporelle pour réduire ces risques. » 


Source : lequotidiendumedecin.fr