MODULER l’expression de la FSH, ce sera peut-être la méthode de choix à l’avenir pour traiter et/ou prévenir la perte de densité minérale osseuse au cours de la ménopause. L’équipe dirigée par le Dr Joseph Cannon au Medical College de Géorgie (Augusta) vient en effet de montrer que la FSH participerait à la fragilisation de l’architecture osseuse à cette période de la vie par un effet indépendant de l’estradiol. L’hormone hypophysaire entraînerait la destruction de l’os en stimulant les ostéoclastes via l’activation d’une cytokine particulière, l’IL1 bêta.
Les taux de FSH augmentent progressivement dans les cinq ans précédant l’installation de la ménopause. Le pic est atteint quand le taux d’estradiol est au plus bas, tandis que la densité minérale osseuse diminue à la même période. Comme des études chez l’animal suggéraient un lien de causalité avec la FSH, l’équipe du Dr Cannon a cherché à vérifier si l’effet existait également chez l’humain. « Notre hypothèse de départ, explique le Dr Cannon, était que la FSH diminuait la densité minérale osseuse en modifiant la production ou l’action des cytokines ». La densité minérale osseuse est en effet le résultat d’un équilibre entre la destruction et la formation d’os. Deux types de cellules sont mis en jeu dans le processus : les ostéoclastes, qui détruisent l’os, et les ostéoblastes, qui le régénèrent. À la ménopause, l’activité des ostéoclastes est supérieure à celle des ostéoblastes. Les cytokines sécrétées par les leucocytes, tels que les monocytes, semblent jouer un rôle pivot dans ce déséquilibre. L’une d’elles en particulier, l’IL1 bêta, est connue pour activer les ostéoclastes.
Pour tester leur hypothèse, les chercheurs ont analysé l’ostéodensitométrie et les taux de FSH chez 36 femmes âgées de 20 à 50 ans. Il est apparu que les taux les plus élevés de FSH étaient associés aux résultats ostéodensitométriques les plus bas. Confortée par ces observations, l’équipe d’Augusta s’est alors lancée dans l’étude in vitro des effets de la FSH au niveau cellulaire. À partir de prélèvements sanguins, les scientifiques ont ainsi découvert que les monocytes sécrétant l’IL1 présentaient des récepteurs à la FSH, ceux-ci ayant pour fonction de stimuler la production de la fameuse cytokine. In vitro, la FSH augmente ainsi les taux d’IL1, ce qui a été confirmé in vivo par la suite par les examens biologiques des participants. Autre observation concordante, plus les taux d’IL1 étaient bas, plus les résultats ostéodensitométriques étaient bas.
Communiqué de la fédération des sociétés américaines de biologie expérimentale.
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