Le nombre d'adolescents porteurs de maladies chroniques (MC) continue d'augmenter. La non-observance des traitements, surtout médicamenteux, est un problème universel chez eux. Elle est associée à de mauvais résultats.
L'utilisation de la technologie mHealth (m, pour mobile) pour améliorer l'observance des médicaments dans cette population suscite un intérêt croissant. Il existe aujourd’hui plus de 165 000 applications mobiles de santé, dont 15 % sont commercialisées à l’usage les médecins et une large majorité pour les patients ou le grand public. Cependant, aucune étude systématique rigoureuse n’avait été effectuée jusqu’ici quant à leur utilité potentielle pour renforcer l’observance chez les jeunes atteints de MC.
Une revue systématique
L'objectif de ce travail (1) était d'évaluer les données les plus récentes d’efficacité de l’accompagnement en santé par diverses technologies relevant de la mHeath, dans le cadre d’interventions visant à promouvoir l'observance des médicaments chez les adolescents atteints de maladies chroniques. Une très vaste recherche et analyse des données disponibles et/ou publiées a été tentée, portant sur la période 1995-2015. Deux examinateurs ont analysé et évalué indépendamment les articles qui comprenaient les mots-clés « observance chez les adolescents porteurs de maladies chroniques » (entre l’âge de 12 et 24 ans).
Sur les 1 423 « bases examinées », seuls 15 répondaient véritablement aux critères prédéfinis : 12 portaient sur les messageries par textos et 3 sur les applications de téléphonie mobile. La plupart des études ont été réalisées aux États-Unis (11/15), essais contrôlés randomisés (8/15), taille d'échantillon < 50 sujets (11/15) et comportaient des données autodéclarées d’observance et/ou des biomarqueurs (9/15).
Seules 4 études ont été véritablement conçues sur la base d'un cadre suffisamment précis. Presque la moitié (7 articles sur 15) a cependant rapporté une amélioration significative de l'observance. Mais dans l’ensemble les études retenues étaient de qualité faible ou moyenne. Leur disparité n’a pas permis une authentique méta-analyse.
Un travail à poursuivre
Malgré ces limites, cela montre ainsi la faisabilité et une acceptabilité prometteuses de ces approches chez les jeunes patients, même si les preuves sont encore modestes. En somme, de belles perspectives et plus encore un grand besoin d’études de qualité qui porteraient sur plus de sujets et de durée suffisante pour espérer des modifications de comportement de réelle portée.
Professeur émérite. Université Grenoble-Alpes (Grenoble)
(1) Badawy SM et al. Text Messaging and Mobile Phone Apps as Interventions to Improve Adherence in Adolescents With Chronic Health Conditions: A Systematic Review. JMIR Mhealth Uhealth.2017 May 15;5(5):e66. doi: 10.2196/mhealth.7798.
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