Dépistage de la rétinopathie diabétique

Les cotations de télémédecine arrivent !

Publié le 06/02/2014
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Crédit photo : BSIP

Les cotations de dépistage de la rétinopathie diabétique font suite à près de 10 ans de discussions entre les professionnels et la CNAMTS, à un certain nombre d’expérimentations, deux rapports de la Haute Autorité de santé (HAS, en 2007 et 2010) et à trois protocoles de coopération dans le cadre de l’article 51 de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) : en Bourgogne, Martinique et Pays de Loire.

Ces protocoles permettent de s’affranchir de quelques obstacles juridiques, pour qu’un orthoptiste –ou un infirmier– puisse réaliser le dépistage en l’absence d’un médecin, et en dilatant si besoin. Ils ont été élaborés par notre profession, à l’initiative du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) et/ou de l’Académie française d’ophtalmologie (Conseil national professionnel). À noter cependant : si un médecin est présent –par exemple dans un cabinet d’ophtalmologie– il n’y a pas besoin de ces protocoles pour ce dépistage.

Selon les recommandations de la HAS de 2010, les indications du dépistage sont limitées aux patients diabétiques de moins de 70 ans, en l’absence de rétinopathie diabétique diagnostiquée. La réalisation des rétinographies sera biennale chez les diabétiques non insulinotraités, avec hémoglobine glyquée et pression artérielle équilibrées ; annuelle dans les autres situations ; trimestrielle pour les femmes enceintes.

Des clichés…

L’orthoptiste devra faire deux clichés numériques par œil (un centré sur la macula, l’autre sur la papille) et transmettre en 48 heures les rétinographies au médecin lecteur, accompagnées des données administratives d’identification du patient et du prescripteur et des informations cliniques (ancienneté, type, HbA1c, HTA traitée).

Le prescripteur sera, en pratique, le médecin traitant, le diabétologue ou l’ophtalmologiste.

La rétinographie avec mydriase doit être réalisée uniquement en présence d’un médecin – sauf si l’orthoptiste exerce dans le cadre d’un des protocoles dérogatoires. Pour la télétransmission, la CNAMTS propose la Messagerie Sécurisée de Santé de l’ASIP santé. À l’intérieur d’un cabinet ophtalmologique, la télétransmission est superflue et la dilatation, utile pour diminuer le taux de clichés non interprétables, ne pose pas de problème.

... à leur lecture.

Les ophtalmologistes lecteurs devront au moins lire 500 rétinographies de patients diabétiques par an (soit au moins 125 patients), faire la lecture dans les sept jours ouvrables et transmettre le compte-rendu au médecin prescripteur (et au patient), indiquant la nécessité ou non de consulter un ophtalmologiste, en suivant les recommandations actuelles.

Une campagne à investir.

Notre profession a les cartes en main pour s’approprier cette campagne de dépistage.

Une des solutions est de créer des plages horaires spécifiques de rendez-vous pour les patients adressés. Cela va bien sûr nécessiter une organisation qui sera variable suivant les cabinets. Le SNOF va proposer une application iphone/androïd pour faciliter la prise de rendez-vous. La Société francaise d’ophtalmologie (SFO) devrait prochainement publier une fiche de référence sur la classification de la rétinopathie diabétique, à utiliser afin d’unifier les comptes rendus. Le nombre de patients pouvant bénéficier de ce nouveau type de prise en charge serait compris entre 1 et 1,4 million. Les cotations sont prévues en mars 2014.

Délégué de la Commission sécurité sociale du syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF).

Dr Thierry Bour
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Source : Bilan spécialistes