Selon deux études publiées mardi 5 avril dans « Diabetologia », la différence d'espérance de vie entre la population générale et les patients atteints de diabète de type 1 reste très élevée, de l'ordre de 11 à 12 ans. Dans la première étude, le Pr Dianna magliano et le Dr Lili Huo de l'institut Baker du cœur et du diabète, à Melbourne, ont mené une étude sur une cohorte de patients diabétiques suivis entre 1997 et 2010, soit un suivi total de 902 136 personnes-années. Près de 6 000 diabétiques de type 1 sont décédés au cours de cette période, pour une espérance de vie 68,6 ans.
Les diabétiques de type 1 avaient ainsi une espérance de vie inférieure de 12,2 ans (11,6 ans pour les hommes et 12,5 ans pour les femmes) par rapport à la population générale. Les auteurs notent que, si l'espérance de vie des diabétiques avait augmenté sur la période 2004-2010 par rapport à la période 1997-2003, celle de la population générale s'était également améliorée dans les mêmes proportions, entretenant la différence entre les deux groupes. Le déficit s'explique à 60 % par les décès avant 60 ans chez les hommes et à 45 % chez les femmes. Les principales causes de mortalité des diabétiques de l'étude sont les maladies métaboliques et endocrines et les pathologies vasculaires.
Des patients encore peu suivis, et trop fumeurs
Dans la deuxième étude, menée conjointement par l'équipe australienne du Dr Dennis Petrie, de l'Université de Melbourne, et celle du Pr Björn Eliasson de l'université de Götheborg, en Suède, s'est basée sur le registre suédois du diabète. Ce registre contient les données de 27 841 patients de plus de 20 ans ayant vécu avec un diabète de type 1 entre 2002 et 2011, soit un suivi de près de 195 000 personnes années.
Chez les hommes, l'espérance de vie à 20 ans est passée de 47,7 à 49,7 ans, soit une augmentation significative. Chez les femmes, l'espérance de vie à 20 ans n'a pas évolué, restant autour de 51,8 ans. L'espérance de vie de la population générale ayant également augmenté d'environ 2 ans sur la même période, la différence d'espérance de vie est donc restée de 11 ans pour les hommes et de 12 ans pour les femmes.
Les auteurs notent que la mortalité cardiovasculaire n'a pas évolué chez les diabétiques, hommes ou femmes. Ils en concluent qu'il « existe une marge d'amélioration en termes de prise en charge des diabétiques de type 2. Une part importante des patients bénéficie par exemple d'un contrôle médiocre de leur hémoglobine glyquée ». Les auteurs notent également que 10 % des diabétiques hommes, et 13 % des femmes, fument. « Un programme ambitieux d'aide à l’arrêt du tabac améliorerait la survie des diabétiques », précisent-ils.
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