L’EXISTENCE D’UN SdM doit être suspectée chez tout patient affecté d’une ou plusieurs des anomalies constitutives de ce syndrome (cf. encadré). Il convient notamment de rechercher ce dernier chez un sujet présentant une surcharge pondérale de type androïde, c’est-à-dire prédominant au niveau de la région abdominale et s’accompagnant d’une augmentation du tour de taille. La sédentarité et les facteurs connus pour favoriser l’athérosclérose (tabagisme, hypertension artérielle, terrain coronaire, dyslipidémie) justifient également d’effectuer une telle recherche.
Le diagnostic repose sur la réalisation d’examens cliniques et biologiques simples : mesure du tour de taille et de la pression artérielle, dosage de la glycémie, de la triglycéridémie et du taux de cholestérol-HDL à jeun.
L’excès de graisse viscérale et la sédentarité étant les deux principaux facteurs responsables du développement d’un SdM, c’est contre eux que la stratégie thérapeutique sera dirigée.
Promouvoir l’activité physique.
Plus on bouge et moins on risque de développer un SdM. Mais l’effet bénéfique d’une activité physique régulière ne se limite pas à l’aspect préventif : outre le fait qu’il est, avec le régime alimentaire, l’un des deux éléments clés qui contribuent à l’indispensable réduction du poids corporel, l’exercice physique a également un impact favorable sur les autres composantes du SdM, à savoir l’insulinorésistance, l’HTA et la dyslipidémie.
Il convient donc de conseiller au patient de se livrer quotidiennement à une activité physique d’intensité modérée d’une durée minimale de 30 minutes par jour en privilégiant les exercices d’endurance tels que la marche, par exemple en se rendant à pied à son travail. De même, il devra s’efforcer de se tenir debout plutôt qu'assis chaque fois que cela est possible et utiliser préférentiellement les escaliers à l'ascenseur.
Ces mesures impliquent toutefois un changement radical de mode de vie, qui ne sera accepté par le patient que s’il lui a été bien expliqué en quoi celui-ci est indispensable à l’amélioration de son état de santé global.
Encourager la perte de poids.
La réduction de la masse graisseuse viscérale passe par la perte de poids, car celle-ci s’effectue d’abord aux dépens de ce tissu adipeux (parce qu’il est le plus actif sur le plan métabolique) : une diminution de 10 % du poids corporel a pour effet de réduire la graisse viscérale de 30 %. Cela signifie qu’il n’y a pas toujours lieu d’exiger du patient un abaissement drastique de son poids corporel qu’il risque d’avoir beaucoup de difficulté à réaliser. La perte de quelques kilos peut, en effet, suffire à améliorer la sensibilité à l’insuline et à réduire le risque athérogène.
Le régime alimentaire préconisé chez les patients atteints d’un SdM repose donc sur la limitation des apports en graisses saturées, en acides gras trans et en cholestérol, sur la réduction des apports en sucres simples et sur une consommation accrue de fruits, de légumes et de céréales complètes (2).
Il n’existe pas de traitement spécifique du SdM, car, à ce jour, aucun médicament ne bénéficie d’une AMM dans cette indication. La prise en charge thérapeutique consiste donc à traiter au cas par cas les troubles constitutifs de ce syndrome par la prescription d’antidiabétiques (notamment ceux qui augmentent la sensibilité à l’insuline), d’hypolipémiants, d’antihypertenseurs et de facilitateurs de la réduction pondérale.
Le sevrage tabagique est, par ailleurs, vivement conseillé, car, outre son impact cardiovasculaire bénéfique, il a pour effet d’augmenter le cholestérol-HDL.
Au total le traitement du SdM apparaît comme l’exemple parfait des puissants effets d’une modification des habitudes de vie. Un suivi médical régulier est néanmoins nécessaire pour contrôler les résultats et prévenir l’évolution de ce syndrome vers le diabète de type 2 ainsi que les éventuelles complications cardiovasculaires.
(1) The European Group for the Study of Insulin Resistance. Frequency of the WHO metabolic syndrome in European cohorts, and an alternative definition of an insulin resistance syndrome. Diabetes Metab., 2002 ; 28 : 364-376.
(2) National Heart, Lung, and Blood Institute, National Institutes of Health. National Cholesterol Education Program, Third Report of the Expert Panel on Detection, Evaluation, and Treatment of High Blood Cholesterol in Adults (Adult Treatment Panel III), May 2001.
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