En France, 47,3 % des adultes français sont obèses ou en surpoids selon des données publiées dans le « Journal of Clinical Medicine ». Cet état des lieux de la situation épidémiologique de l'obésité a été coordonné par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier et vise à évaluer l'impact des mesures de prévention mises en œuvre, notamment dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS).
Il s'appuie sur un sondage réalisé par Odoxa via des questionnaires en ligne adressés à un échantillon de 9 598 personnes résidant en France métropolitaine, âgées de 18 ans ou plus, constitué par la méthode des quotas. Ce travail est un nouveau volet de l'enquête Obépi coordonnée par l'Inserm et qui avait été menée tous les trois ans de 1997 jusqu'en 2012 en collaboration avec le laboratoire Roche, avant d'être repris en 2020 à l’initiative de la Ligue contre l’obésité.
Une forte augmentation de l'obésité morbide
Cette nouvelle enquête montre que 17 % des Français sont en situation d'obésité, alors que la prévalence était de 8,5 % en 1997 et de 15 % en 2012. La prévalence de l'obésité morbide a été multipliée par sept depuis 1997.
« Force donc est de constater qu’au contraire des espérances tant des pouvoirs publics que des professionnels de santé, depuis la mise en œuvre du PNNS en 2001, l’obésité en France ne fait que s’accroître, année après année », soulignent les deux coordinateurs de l'étude, Annick Fontbonne, chercheuse Inserm, et le Pr David Nocca du CHU de Montpellier, qui appellent à intensifier la prévention et l'information.
Le Nord et le Nord-Est particulièrement touchés
Les chercheurs ont également étudié la prévalence selon le sexe et l’âge, la région et la catégorie socioprofessionnelle. Il en ressort notamment que l’excès de poids touche 57,3 % des 65 ans et plus contre 23,2 % des 18-24 ans. Constat inquiétant néanmoins : la prévalence de l'obésité augmente davantage chez les plus jeunes au fil des enquêtes ; depuis 1997, elle a été multipliée par quatre.
Par ailleurs, des différences entre les sexes ont été observées : si les hommes sont davantage en surpoids que les femmes en 2020 (36,9 versus 23,9 %), les femmes sont plus souvent obèses (17,4 versus 16,7 %).
Le sondage montre également que la prévalence de l'obésité est la plus élevée dans le nord et le nord-est du pays où elle dépasse 20 %. À l'inverse, les régions Île-de-France et Pays de la Loire ont la prévalence la plus faible (moins de 14,5 %).
Des enquêtes à poursuivre
Enfin, l'étude confirme que le surpoids et l'obésité concernent davantage des personnes issues de catégories sociales défavorisées. La prévalence de l’excès de poids est de 51,1 % chez les ouvriers, 45,3 % chez les employés, 43 % chez les professions intermédiaires et 35 % chez les cadres. Quant à l'obésité, elle touche 18 % des ouvriers, 17,8 % des employés, 14,4 % des professions intermédiaires et 9,9 % des cadres. Quelle que soit la catégorie professionnelle, les chiffres sont à la hausse.
« Mise en relation avec les enquêtes antérieures, l'étude a montré que, bien que la prévalence de l’excès de poids semble plafonner, la prévalence de l’obésité augmente, elle, à un rythme rapide, avec un doublement depuis 1997, résument les auteurs. Compte tenu des méthodologies légèrement différentes entre les enquêtes de 1997-2012 et 2020, il apparaît souhaitable de reprendre cette série d’enquêtes afin de confirmer et de surveiller ces tendances préoccupantes. »
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