Obésité : les prescriptions des aGLP-1 potentiellement élargies pour plus d'équité, confirme l'ANSM

Publié le 27/05/2025

L’ANSM a indiqué à l’AFP réfléchir à élargir à tout médecin la prescription des analogues du GLP-1 dans l’obésité, au lendemain de l’annonce d’un plan dédié par les ministres de la Santé.

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L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) « envisage » d’élargir « dans les prochaines semaines » les conditions de prescription et de délivrance des médicaments anti-obésité pour « garantir un accès plus équitable », a-t-elle indiqué ce mardi 27 mai 2025, invoquant aussi l'absence à ce stade de problèmes de sécurité ou d'approvisionnement.

Pour « garantir un accès plus équitable à ces traitements contre l’obésité, tout en maintenant un environnement sécurisé », l’agence sanitaire envisage de « rendre les initiations de traitement et les renouvellements possibles par tout médecin dans le respect de l’autorisation de mise sur le marché », a-t-elle exposé à l'AFP.

Les analogues de GLP-1 (aGLP1) pourraient ainsi être « prescrits en complément d’un régime hypocalorique et d’une augmentation de l’activité physique chez des patients avec un IMC supérieur ou égal à 30, ou supérieur ou égal à 27 en présence d’au moins un facteur de comorbidité », a-t-elle précisé.

La prescription initiale de Wegovy (sémaglutide) et le double analogue GLP-1/GIP Mounjaro (tirzépatide) – commercialisés en France depuis octobre et novembre 2024 respectivement – ainsi que de Saxenda (liraglutide) – disponible depuis mars 2021 – est actuellement réservée aux spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou aux médecins compétents en nutrition.

Si cette restriction mise en place pour éviter « des risques de mésusage, observés avec d’autres médicaments de la même classe thérapeutique », comme l'antidiabétique Ozempic (sémaglutide), « a permis de sécuriser » l’utilisation les premiers mois, elle a aussi « pu freiner l’accès » car « certains patients peuvent rencontrer des difficultés pour consulter un des spécialistes concernés dans des délais raisonnables », a noté l'ANSM. Sans compter que, si les deux chefs de file ont reçu un feu vert de la Haute Autorité de santé pour le remboursement, ils ne sont pas encore pris en charge, les négociations de prix étant en cours.

Une pharmacovigilance sans signal inattendu

Parallèlement, « il n'a pas été observé de signal de pharmacovigilance inattendu en termes de gravité ou de fréquence » depuis la commercialisation de Wegovy et Mounjaro, a-t-elle affirmé. Et les données de sécurité pour l’ensemble des médicaments de cette classe thérapeutique rapportées dans le monde et en France « ne montrent pas de nouveaux signaux de pharmacovigilance » hors de ceux connus.

L'agence, qui rappelle que ces médicaments « ne doivent pas être utilisés pour la perte de poids à des fins esthétiques », a aussi insisté sur la poursuite de sa surveillance d'éventuels effets indésirables graves.

À l’appui d'un possible élargissement des prescriptions, l'ANSM a aussi souligné que « les flux d’approvisionnement sont stabilisés : il n’y a pas de tensions constatées avec les aGPL-1 indiqués dans la prise en charge de l’obésité, ni de reports massifs identifiés sur Ozempic ».

Interrogé ce lundi 26 mai sur la possibilité d'élargir la prescription des nouveaux traitements anti-obésité aux médecins généralistes, le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder a répondu vouloir « avancer sur ce sujet si possible avant l'été ».


Source : lequotidiendumedecin.fr