Le mot d’ordre est clair et connu désormais : valoriser le premier recours, à savoir la médecine générale. C’est logique… Si on n’oublie pas, pour valoriser, de former, d’évaluer, et d’organiser les soins en synergie avec tous les professionnels. Tous, vraiment ? Quid du deuxième recours, le diabétologue, de sa place dans ce métier pour lequel il a été longuement formé ? Comment comprendre qu’aujourd’hui la majorité des mises à l’insuline, aux arGLP1 et même à l’association des deux soient réalisées sans aucune intervention spécialisée ? Ce qui est aussi le cas de 15 % des prescriptions de capteurs de glycémies ?
Quelque chose cloche, si les tutelles soutiennent – à juste titre – une organisation territoriale autour d’un pilier central mais oublient le reste de l’édifice. Dans l’intérêt même des dépenses de santé, il faut savoir dire stop aux indications thérapeutiques sauvages et/ou mal posées, conduisant à trop d’escalades thérapeutiques hâtives et coûteuses… comme à des échecs ou à l’inertie.
Avec en plus, pour conséquence perverse, des payeurs aujourd’hui prêts à bloquer l’entrée de nouveaux traitements pourtant remarquables (les iSGLT2), par crainte d’une nouvelle dérive. Le raisonnement devrait être inverse : nous devons diffuser à bon escient les traitements, même coûteux, mais en luttant réellement contre les mésuages et excès. Ce qui n’est pas bien compliqué en réalité. La SFD a pris position sur des stopping rules, des règles permettant de réévaluer l’intérêt des thérapeutiques à six mois. Le diabétologue est apte à évaluer la pertinence de ces traitements onéreux, dont l’utilité et l’efficacité doivent absolument être établies. Nous n’avons que deux options : travailler en synergie entre professionnels et avec les patients, ce serait souhaitable, ou mettre en place pour de bon des règles contraignantes. Il est quand même plus simple de garder le diabétologue dans la boucle, n’est-ce pas ?
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