On sait depuis plus de cinquante ans, que l’incidence du diabète de type 1 (DT1) de l’enfant atteint ses taux records dans les pays scandinaves : Finlande, Suède, Danemark, Norvège. Et, depuis vingt ans, cette incidence ne cesse de croître chez l’enfant partout dans le monde, y compris dans des pays à faible incidence de DT1 jusqu’alors.
Le taux d’incidence chez les enfants finlandais âgés de moins de 15 ans a doublé entre 1980 et 2005, la plus forte augmentation annuelle était de 4,7 % chez les enfants âgés de moins de 5 ans. Or, cette incidence devrait encore doubler d’ici à 2020 ! Cependant, entre 2006 et 2011, une étude menée dans ce pays avait montré que l’incidence a atteint un plateau.
Un recul chez les plus jeunes
Ce nouveau travail (1) est fondé sur les données du registre finlandais du diabète pédiatrique, sur la période 2003-2018 chez des enfants avant l’âge de 15 ans. Elle a porté sur des périodes de 4 années, selon le sexe et l’âge (< 5ans, 5-10 et de 10-15 ans).
Parmi 7 871 enfants nouvellement diagnostiqués DT1, la médiane d’âge du diagnostic a très modérément augmenté, de 7,9 à 8,3 ans, pendant que l’incidence globale a diminué, principalement du fait d’une diminution d’incidence chez les enfants les plus jeunes, et ce pour les deux sexes. Dans les tranches d’âge moyen, cette baisse a seulement concerné les filles. Ces baisses n’ont aucunement concerné les enfants de la tranche d’âge la plus élevée.
En somme, l’incidence du DT1 a baissé chez les enfants finlandais entre 2003 et 2018. Puisque la génétique ne peut avoir joué de rôle, seuls des facteurs environnementaux peuvent expliquer de tels changements.
La question du comment reste entière
Cette croissance rapide et soutenue de l’incidence du DT1 pédiatrique et le rajeunissement des jeunes sujets atteints questionnent et inquiètent, du fait de la lourdeur de prise en charge dans la petite enfance. Ces incidences croissantes sont attribuées bien sûr à des facteurs environnementaux : statut maternel, allaitement au sein ou non, vitamine D, introduction plus ou moins précoce de nutriments comme le gluten, rôle des virus, du microbiote, des polluants, de perturbateurs endocriniens, voire des modifications climatiques.
Lequel, ou lesquels, parmi ces facteurs environnementaux, explique cette incidence, croissante en général, et ici ce premier recul chez les plus jeunes enfants en Finlande dans la région la plus touchée ? Les auteurs n’apportent pas encore d’explications mais évoquent les meilleurs apports en vitamine D, la réduction de la vaccination BCG (98 à 6 %), la réduction des infections par rotavirus ou encore l’apport de probiotiques, le tout ayant été modifié durant cette période.
Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes
(1) Parviainen A, But A, Siljander H, Knip M ; Finnish Pediatric Diabetes Register. Decreased Incidence of Type 1 Diabetes in Young Finnish Children. Diabetes Care. 2020 Sep 30:dc200604. doi: 10.2337/dc20-0604.
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