TOUT EST PARTI des travaux remarquables de l’équipe de Van den Berghe en Belgique, sur le rôle du contrôle strict de la glycémie en réanimation par un dosage fin de l’insuline et du glucose. Alors que l’on préférait généralement ne pas traiter de façon trop intensive les hyperglycémies provoquées par le stress, par crainte de provoquer des hypoglycémies, cette équipe a montré en 2001 qu’un meilleur contrôle de la glycémie pouvait faire chuter la mortalité en réanimation chirurgicale de 8 à 4,6 %.
Mais ce résultat, obtenu par une équipe d’experts, n’est malheureusement pas reproductible dans les conditions habituelles de travail des services de réanimation chirurgicale ou médicale. Le Dr Pierre Kalfon du centre hospitalier de Chartres, lui-même ingénieur de formation, a identifié les problèmes qui pouvaient se poser aux soignants ce qui l’a conduit à envisager l’automatisation des protocoles. Une collaboration s’est donc établie entre l’lNRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) et le service de réanimation du CH de Chartres. L’équipe INRIA de Michel Sorine a réalisé le logiciel de commande et la société LK2 de Tours, son intégration dans un dispositif médical appelé CGAO (Contrôle Glycémique Assisté par Ordinateur).
Un sacré défi.
Dans le même temps, NICE-SUGAR, une importante étude clinique regroupant des équipes australiennes et canadiennes, s’est lancée à son tour sur la piste ouverte par les Belges. Mais, sa publication en mars 2009, a révélé un résultat négatif avec un accroissement de la mortalité de 2 %. Autant dire que le contrôle de la glycémie pour améliorer la survie est un sacré défi pour les réanimateurs.
En revanche, les premiers bons résultats obtenus à Chartres avec CGAO et l’analyse de l’échec de NICE-SUGAR ont conduit à définir l’étude CGAO-Rea qui a reçu le grand prix 2008 de la SFAR (société française d’anesthésie- réanimation). D’un montant de 400 000 euros, ce prix permet, depuis octobre 2009, le déploiement du système CGAO dans 62 centres. 450 lits sont équipés pour cette étude qui doit inclure 6 422 patients. Il s’agit de savoir si l’utilisation du système CGAO, paramétré pour atteindre la cible glycémique (4,4 - 6,1 mmol/l), réduit la mortalité à J90. Dans chaque chambre, un ultraportable connecté à un réseau 3G élabore les recommandations et récupère les données saisies par les infirmières.
La glycémie est mesurée toutes les deux heures et toutes les 30 minutes en cas de crise, le débit d’insuline délivrée par perfusion au pousse seringue électrique, ainsi que l’ajout de glucose si besoin, sont enregistrés. Le système calcule en temps réel, les recommandations à délivrer aux soignants pour ajuster leur protocole.
Un premier test du dispositif est prévu avec les 1 000 premiers patients.
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