Pr Charles Thivolet : « Enfin une cohorte française pour mieux comprendre le diabète de type 1 »

Par
Publié le 09/03/2018
Charles Thivolet

Charles Thivolet
Crédit photo : DR

« Pour l’instant, c’est encore un peu prématuré d’en parler dans le détail. Mais les choses avancent dans le bon sens. À ce jour, nous avons eu deux réunions de travail qui ont montré le grand intérêt des centres de diabétologie pour ce registre », explique le Pr Charles Thivolet, chef du service d’endocrinologie et de diabétologie du centre hospitalier Lyon sud et vice-président de la Société francophone du diabète (SFD).

C’est au cours des prochaines semaines que devrait être lancée la cohorte SFD-T1. Le projet est de recruter 10 000 personnes atteintes du diabète de type 1 et de les suivre sur une période de cinq à dix ans. Le projet est piloté par le Pr Jean-Pierre Riveline (hôpital Lariboisière, Paris).

Ce projet est une grande première : jamais la France ne s’était dotée jusque-là d’un registre de diabétiques de type 1. « Cela nous est apparu indispensable pour mieux comprendre cette maladie complexe et hétérogène. Cette hétérogénéité est liée notamment à l’âge de survenue de la maladie, son pronostic et ses risques de complications », indique le Pr Thivolet, en ajoutant que cette cohorte devrait permettre d’apporter des éléments de réponse à un certain nombre de questions importantes. « Aujourd’hui, on s’interroge sur certains facteurs liés à l’environnement ou à l’épigénétique pouvant expliquer l’augmentation de la prévalence du diabète de type 1 en particulier chez les jeunes enfants ainsi que l’hétérogénéité du pronostic », indique le vice-président de la SFD, qui pourrait aussi donner des pistes d’action pour mettre en place des stratégies de prévention. « Il faut bien reconnaître que, durant ces vingt dernières années, nous avons brillé par nos échecs dans ce domaine. Avec cette cohorte, le but sera aussi de progresser sur l’identification de nouveaux biomarqueurs et voies métaboliques associés aux événements de santé comme les complications et la mortalité. Il est enfin prévu d’identifier l’effet des innovations thérapeutiques sur les évènements de santé ».

Le projet va se mettre en place en plusieurs étapes. « Dans un premier temps, il y aura une phase pilote impliquant quelques centres de diabétologie et une structure libérale sur un an. Cela devrait nous permettre de valider les outils de recueil d’information avant de l’étendre à d’autres centres », indique le Pr Thivolet, en précisant qu’à terme, une vingtaine de centres de diabétologie devraient participer à cette cohorte.

Entretien avec le Pr Charles Thivolet, chef du service d’endocrinologie et de diabétologie du centre hospitalier Lyon sud et vice-président de la SFD

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr