À l’adolescence, le diabète devient plus difficile à équilibrer que durant l’enfance : une diminution physiologique de la sensibilité à l’insuline apparaît. En outre, le DT1 est d’autant plus complexe à gérer que le jeune est confronté – comme ses pairs – aux modifications pubertaires et au désir d’indépendance vis-à-vis de tous types de normes et d’obligations. Dans ces conditions, la dépendance à l’insuline est difficile à accepter et une moindre observance est fréquente, avec un « réaménagement » du traitement par le jeune patient (oubli ou refus de certaines injections d’insuline ou des bolus, s’il a une pompe à insuline, négligence de l’autosurveillance…).
Par ailleurs, constatant que le manque d’insuline entraîne une perte de poids, certaines adolescentes –soucieuses de leur ligne– se maintiennent sciemment dans une situation de déséquilibre glycémique chronique. D’autres adolescents préfèrent rester en hyperglycémie pour éviter les hypoglycémies. Autant de conduites dangereuses qui peuvent être prévenues grâce à un accompagnement et une écoute bienveillante. « Notre travail consiste à essayer de maintenir un équilibre métabolique protecteur tout en permettant au jeune de faire son « travail d’adolescence », de pouvoir vivre comme et avec ses pairs. Pour cela, nous devons toujours rechercher le meilleur compromis en discutant de ses éventuels problèmes d’observance et en acceptant, par exemple, que sa surveillance glycémique ne soit pas toujours parfaite. Néanmoins, il y a certains points sur lesquels nous ne pouvons pas négocier. L’adolescent doit comprendre l’importance vitale du maintien de l’administration d’insuline par le biais de la pompe ou des injections », indique la Dr Jellimann, diabétologue en pédiatrie au CHU de Nancy.
Un accompagnement pluridisciplinaire
La prise en charge de l’adolescent atteint de DT1 nécessite un important travail d’éducation thérapeutique, mené par une équipe pluridisciplinaire (médecin traitant, pédiatre diabétologue, infirmiers, psychologues, diététiciens, assistantes sociales…). Chaque membre de l’équipe aide le jeune, selon son expérience et sa personnalité, à devenir acteur de sa prise en charge. « Il faut expliquer et donner du sens au traitement. Il faut aussi prendre en considération l’adolescent de façon globale : en écoutant ce qu’il a à nous dire sur son traitement, mais aussi, sur sa famille, ses amis, son école, ses activités extrascolaires, ses éventuelles addictions… Les groupes –permettant aux adolescents de se rencontrer et de partager leurs expériences– sont également très motivants et réparateurs d’un point de vue narcissique. Enfin, les parents ont un rôle essentiel à jouer : nous devons les inciter à ne pas se décourager ni abandonner lorsque leur enfant, sur le chemin de l’autonomie, devient moins observant. Car le soutien sans faille des parents est une clé essentielle de l’épanouissement de l’adolescent atteint d’une maladie chronique telle que le DT1 », conclut la Dr Jellimann.
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