L’étude ENTRED, étude nationale française (8 926 patients diabétiques adultes) a encore un certain nombre de données non publiées et pourtant fort instructives. Ici l’objectif était d’étudier la prévalence de la Dysfonction érectile (DE), ses facteurs associés et sa prise en charge, sur un échantillon représentatif de patients diabétiques et de décrire la vie sexuelle des hommes comme des femmes diabétiques. La DE a été évaluée par le questionnaire IIEF-5 sur 744 patients diabétiques : 648 type 2 (DT2), 78 type 1 (DT1). Sa prévalence était de 73 % chez les DT2 et de 53 % chez les DT1.
Pour un tiers de ces patients ayant une DE, une consultation médicale a été réalisée et 16 % ont reçu un traitement spécifique.
Chez les DT2, les facteurs associés à la DE sont, en analyse multivariée : âge, HTA, HbA1c› 7 %, absence de changement dans les habitudes quotidiennes, existence de complication(s) du diabète, suivi par un médecin spécialiste, vision inquiète de l’avenir et scores moindres de qualité de vie.
Chez les DT1, seul l’âge était significativement associé à la présence d’une DE. Sur les 1 701 hommes et femmes ayant répondu à la question sur la satisfaction sexuelle, 47 % étaient très ou plutôt satisfaits. Cette étude confirme la prévalence très élevée de la DE chez les patients diabétiques et représente une forte incitation à son dépistage et traitement.
Une carence de dépistage et de prise en charge
« Ce taux élevé de DE chez les hommes diabétiques est souvent ignoré comme son impact négatif sur la qualité de vie, commente le Pr Serge Halimi. Ainsi, les patients souffrant de DE consultent peu leur médecin et très peu d’entre eux bénéficient d’une prise en charge thérapeutique alors que les scores de qualités de vie sont plus élevés chez les patients traités de leur DE. Cette carence de dépistage et de prise en charge perdure depuis des décennies, alors que les questions touchant à la sexualité sont plus aisément abordées aujourd’hui et des traitements existent. Ces derniers, les iPDE5, ont nettement plus de chances d’être efficaces lorsqu’ils sont bien prescrits et suffisamment tôt. La recherche d’une DE devrait donc figurer dans tout bilan clinique annuel chez un homme diabétique âgé de plus de 40 ans (DT1) et plus de 50 ans (DT2). Les médecins devront être mieux formés à cela. Quant au non-remboursement des traitements oraux de la DE, il reste un obstacle majeur. Enfin, que dire de la sexualité des femmes diabétiques, encore plus mal abordée et prise en charge. Du travail en perspective ! »
Grenoble
PO10. Dysfonction érectile chez les patients diabétiques en France, étude ENTRED 2007. Tiv P, Tiv M, Druet C, Halimi S, Fagot-Campagna A, Penfornis A.
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