Recherche sur le diabète

Une Fondation francophone et 300 000 euros

Publié le 30/01/2014
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L’annonce du lancement de la Fondation francophone pour la recherche sur le diabète (FFRD) a coïncidé avec la remise de ses deux premières allocations de recherche pour un montant de 300 000 euros chacune.

Avec pour objectif unique de promouvoir et soutenir la recherche sur le diabète et les maladies métaboliques dans le monde francophone, la FFRD espère contribuer à une amélioration de la compréhension de l’épidémiologie et de la physiopathologie de cette maladie qui touche 371 millions de personnes dans le monde et près de 3,7 millions de Français.

Moyens pérennes

Constituée à l’initiative de la Société francophone du diabète (SFD) avec le soutien de la Fédération française des diabétiques (FFD), cette nouvelle fondation qui a également noué des partenariats avec 4 laboratoires (Lilly, Novo Nordisk, Sanofi et MSD) ambitionne donc de fournir des moyens pérennes à des équipes de recherches francophones dont les projets d’envergure internationale s’inscrivent sur le long terme.

Le montant substantiel des deux premières allocations de recherche qu’elle vient d’allouer, 300 000 euros chacune, est « en adéquation à la demande scientifique », comme le précise le Pr Jean Girard, président du conseil scientifique de la FFRD. Pour sa première année d’existence, la fondation a décidé de soutenir un projet de recherche fondamentale et un projet de recherche clinique.

Deux dossiers ont fait l’objet d’une sélection au sein de 70 candidatures sur la base de quatre critères parmi lesquels l’originalité scientifique et la visibilité internationale du candidat se sont révélées primordiales. Un bilan que le Pr Michel Marre, président de la FFRD qualifie d’ « extrêmement satisfaisant [car] les équipes de recherche ont réagi positivement et ont soumis des projets d’une très grande qualité scientifique et méthodologique ».

Syndrome métabolique et ARN non-codants

Le projet de recherche clinique mené par le Dr Blandine Comte, directrice de recherche à l’INRA, porte sur l’« apport des signatures métaboliques dans la prédiction du Syndrome métabolique (SMet) ». Il a pour objectif de caractériser et mieux comprendre le SMet qui précède et prédispose au risque de diabète de type 2 et d’identifier les biomarqueurs reflétant les stades initiaux du syndrome. Il repose en outre sur l’utilisation d’une cohorte existante (Haguenau) disposant d’une biobanque et d’approches méthodologiques innovantes telles que la métabolomique et la protéomique.

Le Pr Romana Regazzi, du département des neurosciences fondamentales de l’Université de Lausanne, mènera quant à lui le projet de recherche fondamentale ayant pour objet le « rôle des longs ARN non-codants et des ARN circulaires dans la détermination du phénotype de la cellule ß et le développement du diabète ». L’objectif est de déterminer le rôle éventuel que jouent dans la régulation des fonctions cellulaires les ARN qui ne codent pas pour des protéines et qui sont générés en quantité importante par le génome. La détermination de la fonction de ces molécules dans la cellule ß et dans le développement du diabète permettrait de faciliter l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques afin de prévenir ou de traiter les différentes formes de diabète sucré.

Benoît Thelliez

Source : Le Quotidien du Médecin: 9297