A la veille du lancement d’une campagne de publicité grand public pour promouvoir le dépistage organisé du cancer du côlon, le ministère des Affaires sociales et de la Santé et l’Institut national du cancer (INCA) ont communiqué un premier bilan du déploiement des nouveaux tests immunologiques, disponibles depuis le 14 avril dernier. Selon le Pr Agnès Buzyn, présidente de l’INCA, « 510 000 tests ont été commandés par 16 000 médecins directement sur leur espace personnel Amélie ». Les médecins se sont donc bien emparés de ce nouveau mode de délivrance des tests. Les 400 000 autres tests ont suivi le parcours classique ; ils ont été commandés via les centres de gestions.
Les analyses par le test Hemoccult au gaïac ont, elles, été arrêtées en début d’année. Certains patients ont récemment envoyé des prélèvements réalisés avec ces anciens kits et n’ont donc pas reçu de résultats. Ils seront contactés en priorité pour renouveler leur prélèvement avec le test immunologique. « Environ 40 000 personnes ont déjà été recontactées après avoir envoyé un test au gaïac alors qu’il était trop tard, détaille le Pr Buzyn, on s’attend à ce qu’il y en ait d’autres, compte tenu du délai moyen de 6 mois que mettent les patients avant de renvoyer leur test complété. »
Un doublement du nombre de coloscopies
Bien que la mortalité liée au cancer du côlon ait diminué de 25 % en 10 ans, le cancer du côlon reste le deuxième cancer le plus meurtrier en France, avec 17 000 à 18 000 morts répertoriés chaque année, pour 42 000 cancers diagnostiqués. La France est en outre le pays d’Europe où la prévalence de cette pathologie est la plus forte.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’un minimum de 45 % de la population de 50 à 75 ans doit se faire dépister régulièrement pour engendrer une diminution de la mortalité. Ces dernières années, la France a vu l’adhésion au dépistage baisser, atteignant un niveau inférieur à 30 %. Le nouveau test, plus simple d’utilisation et plus sûr, doit théoriquement contribuer à rehausser le taux de participation, ce qui constitue un des objectifs du plan cancer 2014-2019.
Le taux de test positif attendu est d’environ 4 %, soit le double du taux obtenu avec l’ancien test au gaïac. Après un test immunologique positif, une coloscopie « ne révèle rien du tout dans 30 % des cas », précise Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins à la caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). « Dans plus de 60 % des cas, elle détecte des lésions précancéreuses, et dans 8 à 9 % elle permet de diagnostiquer un cancer. » Selon l’INCA, le nombre annuel de coloscopie devrait passer de 80 000 à 160 000.
Une campagne publicitaire lancée le 9 mai
Afin d’améliorer le taux de participation au dépistage organisé, une campagne publicitaire va commencer dans les prochains jours, avec la diffusion d’un spot radio à partir du 9 mai et de spots TV à partir du 10 mai. Un tutoriel vidéo très complet est en outre disponible sur le site de l’INCA. Entre la prise en charge du dépistage organisé et sa promotion, l’Etat affiche la volonté de consacrer 60 millions chaque année à la lutte contre le cancer colorectal.
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