Au-delà des anti-TNF

Des biothérapies convaincantes dans la RCH

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Publié le 26/09/2019
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Deux études de phase 3 ont testé l'ustekinumab et le védolizumab dans la rectocolite hémorragique (RCH) modérée à sévère.

Crédit photo : Phanie

Que proposer aux patients ayant une rectocolite hémorragique (RCH) réfractaire au traitement conventionnel voire à une biothérapie par anti-TNF ? Deux larges études coordonnées par Bruce Sands du Mount Sinai School of Medicine (New York) apportent dans « The New England Journal of Medicine » des preuves d'efficacité de deux nouveaux agents biologiques injectables : l'ustékinumab, un anticorps anti-IL12 et anti-IL23 et le védolizumab, un anticorps sélectif de l'intestin anti-intégrine.

Si l'introduction des anti-TNF a révolutionné la prise en charge de la RCH réfractaire au traitement conventionnel, écrit dans son éditorial, le Pr Richard Farrell du Connolly Hospital à Dublin, « près de 50 % des patients n'ont pas de réponse aux anti-TNF ou perdent leur réponse au fil du temps ».

L'essai VARSITY (1) mené dans 34 pays chez 769 patients a testé la supériorité du védolizumab sur l'anti-TNF adalimumab, à 52 semaines de traitement, sur trois critères de jugement, le principal étant la rémission clinique (RC). L'essai UNIFI (2), qui a inclus 961 patients, a comparé l'efficacité de l'ustékinumab vs placebo, sur la RC mesurée à 2 temps différents : lors de l'induction (8 semaines) et lors de la phase de maintien (44 semaines).  

Tous les patients inclus avaient une forme modérée à sévère et un échec antérieur d'un anti-TNF. Plus de 60 % des participants dans VARSITY suivaient un traitement concomitant quand 90 % dans UNIFI étaient traités par au moins un traitement de la RCH à l'inclusion, le(s) quel(s) étai(en) t maintenu(s) lors de l'étude.

Dans VARSITY, le védolizumab s'est révélé supérieur à l'adalimumab sur la RC (31,3 % vs 22,5 %), l'amélioration endoscopique (39,7 % vs 27,7 %) mais pas pour la RC sans corticoïdes (12,6 % versus 21,8 %). Le taux d'infections s'est avéré moins important dans le groupe védolizumab.

Dans UNIFI (2), la RC s'est avérée significativement plus élevée dans le groupe ustékinumab vs placebo, que ce soit à l'induction (15,5 % vs 5,3 % dans le groupe placebo) et lors de la phase de maintien (entre 38,4 % et 43,8 % selon le rythme d'injection vs 24,0 % dans le groupe placebo). 

(1) B.Sands et al. NEJM, 381,1215,2019
(2) B.Sands et al. NEJM, 381,1201,2019

Dr Irène Drogou
RCH

Source : Le Quotidien du médecin