Hépatite C, une nouvelle cible thérapeutique

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Publié le 28/10/2016
HEP C

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Crédit photo : PHANIE

L'équipe de chercheurs français de l'unité INSERM U1110 de l'Institut de recherche sur les maladies virales et hépatiques à Strasbourg dirigée par Thomas Baumer, en association avec des équipes parisienne, lyonnaise, new-yorkaise et de Birmingham viennent de démontrer le rôle de la protéine NTCP, un transporteur d’acides biliaires, dans l'infection par le virus de l'hépatite C. Leurs résultats ont été publiés dans la revue « Cell Reports ».

Le NTCP était déjà connu dans les infections par les virus des hépatites B et D, et les chercheurs français ont montré qu'elle participait aux infections par de nombreux autres virus, dont l'hépatite C.

Exprimé à la surface des cellules du foie, le transporteur d’acides biliaires joue le rôle de récepteur d'une grande variété de virus. Pour le favori, les chercheurs ont utilisé des lignées de cellules modifiées de manière à ce qu'elles surexpriment le gène codant pour NTCP. Ces cellules étaient plus facilement infectées par le virus de l'hépatite C. À l’inverse, en bloquant l'expression de NTCP à l'aide d'interférence ARN, ces cellules étaient moins sensibles à l'infection par le VHC.

Pas un simple récepteur

Les auteurs ont également identifié un mécanisme différent de celui de simples récepteurs du VHC. NTCP régule en effet l'infection en réprimant l'expression de plusieurs gènes, dont IFITM3, connu pour son rôle antiviral.

« Ces résultats font de NTCP un facteur de l'hôte important des infections par les virus des hépatites B, C et D. Développer des thérapies antivirales ciblant les facteurs de l'hôte nous semble avoir un réel potentiel », assure Mirjam Zeisel, chargée de recherche à l'unité 1110 qui a dirigé l'étude.

Si la démonstration du rôle de NTCP est française, l'application pourrait bien être russe, puisqu’un essai clinique de phase 2 est actuellement mené en Russie pour tester l’activité antivirale d'un inhibiteur de NTCP, le myrcludex B, chez des patients atteints d’hépatites B et D chroniques.


Source : lequotidiendumedecin.fr