Dans un avis daté du 21 avril, le HCSP a suspendu sa recommandation de vaccination des nourrissons âgés de moins de 6 mois contre les rotavirus.
Le rapport du Comité technique de pharmacovigilance (CTPV), réuni le 10 février 2015, dont les conclusions ont été publiées le 31 mars 2015 par l’ANSM, a confirmé la survenue d’effets indésirables graves au décours de la vaccination anti-rotavirus en France. Ainsi, entre la mise sur le marché des vaccins oraux Rotarix (GlaxoSmithKline) et RotaTeq (Sanofi Pasteur MSD) respectivement en 2006 et 2007 et jusqu’au 31 octobre 2014, 201 notifications graves d’effets indésirables ont été médicalement confirmées. Parmi ces dernières, 47 cas notifiés d’invaginations intestinales aiguës (IIA) ont été rapportés, 2 ayant entraîné le décès de bébés. Ces chiffres sont confirmés au niveau international selon un bilan partagé par le CTPV. Même si « l’évolution défavorable de certains cas rapportés d’IIA (décès, résections) (est) probablement liée à une prise en charge tardive », le HCSP a préféré retirer ses recommandations en population générale, sans proposer de stratégie ciblée alternative. Ni la littérature internationale, ni les données épidémiologiques nationales « ne permettent d’identifier des facteurs de comorbidités ou de risques environnementaux » susceptibles de définir une balance bénéfice/risque favorable, pour une population ciblée. « Ceci ne permet donc pas de proposer une stratégie de vaccination sélective, ciblée sur certains nourrissons », a précisé le HCSP.
Non inscrit au calendrier
La vaccination contre les infections aux rotavirus n’est pas inscrite au calendrier vaccinal. Le Comité technique des vaccinations (CTPV) avait refusé à deux reprises, en 2006 et 2010, d’inscrire ces vaccins dans les recommandations du calendrier vaccinal en raison de l’existence d’un signal en faveur d’une augmentation faible du risque d’IIA mais également de l’absence d’impact significatif attendu sur la mortalité liée aux diarrhées du nourrisson. Le 29 novembre 2013, le HCSP avait pourtant assoupli sa position en recommandant l’introduction de cette vaccination pour les nourrissons mais à la condition que le ratio coût/efficacité soit acceptable. L’avis préconisait également la poursuite du suivi renforcé de pharmacovigilance, et invitait les professionnels de santé à informer systématiquement les parents du risque associé d’IIA.
La récente mise à jour des recommandations dans la gastro-entérite de l’enfant est opportune. Tenant compte des données colligées au cours des 5 dernières années, les experts recommandent le traitement avec une solution de réhydratation orale à osmolarité réduite en première intention.
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