Chez la souris, Berendsen et al. ont réussi grâce à une technique de supercooling à préserver jusqu’à 4 jours des greffons hépatiques qui se conservent habituellement 24 heures et à les transplanter. Ce refroidissement à - 6 °C est obtenu avec une machine de perfusion extracorporelle et deux cryoprotecteurs : le 3-OMG (dérivé du glucose) et le polyéthylène glycol (PEG). À 3 mois post-greffe, le bilan est très encourageant. La survie des rongeurs est de 100 % pour une conservation du greffon de 72 heures et autour de 58 % pour une conservation de 96 heures, sans défaillance d’organe. « Sur les greffons conservés 4 jours, si nous n’avions utilisé que ceux bien oxygénés, bien perfusés et avec une bonne production de bile, la survie aurait été de 100 % » a estimé Bote Bruinsma, co-auteur.
Les tailles, résistances et capacités de conservation diffèrent d’une espèce à l’autre et posent des problèmes nouveaux à résoudre. Un greffon de plus grande taille nécessite plus de liquide. Cela augmente le risque de congélation et peut amener à modifier le protocole. Le modèle du rat ne permet pas d’évaluer le risque de cholangiopathie ischémique. « La prochaine étape est de conduire des études similaires chez des animaux plus gros », explique le Dr Hunziker. Les chercheurs espèrent que la méthode permettra de récupérer des transplants marginaux jugés jusque-là impropres à la greffe.
Répondre à la pénurie d’organe
Peut-on s’attendre à des résultats similaires chez l’homme ? Pouvoir allonger la durée de conservation des organes prélevés augmenterait les chances de comptabilité du greffon et permettrait une préparation optimale des médecins et patients. La cryoconservation à basse température a fait ses preuves à l’échelon cellulaire et tissulaire. Elle est plus problématique pour les organes entiers. Dans les greffes de rein ou de poumon les chercheurs ont recours à une machine de perfusion extracorporelle (qui apporte oxygène et nutriments) et à deux cryoprotecteurs (étapes de super-refroidissement et de réchauffement) pour contrecarrer les effets du froid. Dans la greffe de foie le sinusoïde (unité fonctionnelle en interaction directe avec le milieu extérieur) est très sensible au choc thermique. Actuellement le greffon hépatique humain se conserve à peine plus de 12 heures dans une solution de l’Université de Wisconsin (UW) refroidie dans de la glace.
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