À l’occasion de la Journée mondiale de l’hépatite, le 28 juillet, deux études indépendantes publiées dans le « Lancet » montrent l’efficacité de deux associations de nouveaux antiviraux oraux dans le génotype 1 de l’hépatite C. L’étude américaine COSMOS et l’étude européenne HALLMARK s’inscrivent dans la « révolution » thérapeutique annoncée dans l’hépatite C. Le génotype 1 de l’hépatite C est le plus fréquent dans les pays développés, mais aussi le plus difficile à traiter.
Les résultats définitifs de COSMOS entérinent ainsi les recommandations américaines de l’American Association for the Study of Liver Disease (AASLD) et européennes de l’European Association for the Study of the Liver (EASL), qui avaient déjà conseillé l’association du siméprévir et du sofosbuvir, seulement trois mois après leur mise sur le marché, chez les patients inéligibles à l’interféron pégylé (IFN).
Réponse élevée 12 semaines après traitement
Dans l’étude COSMOS, les vingt-trois centres américains participants ont inclus, entre novembre 2011 et janvier 2014, 168 patients atteints d’un génotype 1. Ces patients étaient soit non répondeurs à l’IFN, soit naïfs de tout traitement et ont été répartis dans quatre groupes. Les patients recevaient 150 mg de siméprévir et 400 mg de sofosbuvir pendant 24 semaines avec (groupe 1) ou sans (groupe 2) ribavirine, ou pendant 12 semaines avec (groupe 3) ou sans (groupe 4) ribavirine. Deux cohortes ont été constituées en fonction du score de fibrose (METAVIR) : les scores F0-F2 dans la première cohorte et les scores F3-F4 dans la seconde. Le maintien de la réponse virale 12 semaines après l’arrêt du traitement a été obtenu chez 92 % des patients (n = 154), entre 90 (cohorte 1) et 94 % (cohorte 2). Les effets secondaires les plus fréquents étaient l’asthénie (n = 52, 31 %), les céphalées (n = 33, 20 %) et les nausées (n = 26, 16 %).
Même en cas de fibrose ou de cirrhose
Des taux de réponse presque aussi élevés ont été constatés dans l’étude européenne HALLMARK, qui associait pendant 12 semaines le daclastavir, un inhibiteur de la NS5A, et l’asunaprevir, un inhibiteur de la protéase NS3 dans le génotype 1b du VHC, y compris au stade de cirrhose. L’étude a inclus 307 patients naïfs, ainsi que 205 non répondeurs et 235 patients inéligibles, intolérants ou les deux. Le taux de réponse 12 semaines après l’arrêt du traitement était de 90 % dans le groupe naïf, de 82 % dans le groupe des non-répondeurs et de 82 % dans le groupe des intolérants et/ou inéligibles.
L’originalité de ces deux études tient à ce qu’elles ont inclus des patients considérés comme difficiles à traiter, avec un mauvais taux de réponse. Dans l’étude COSMOS, la ribavirine n’était pas nécessaire à l’obtention d’un taux élevé de réponse et dans l’étude HALLMARK, il n’y avait ni IFN ni ribavirine. Ces deux nouvelles associations testées répondent donc aux besoins d’efficacité chez les patients non répondeurs ou inéligibles à l’IFN et/ou à la ribavirine. Si d’autres associations de nouveaux antiviraux de courte durée sont attendues, comme le lédispavir et le sofosbuvir ou encore l’ombitasvir et le dasabuvir avec ou sans ribavirine, le coût économique élevé de ces nouveaux traitements est un énorme frein à leur administration, en particulier dans les pays en développement, faisant que l’IFN reste encore le traitement de premier choix.
The Lancet, publié en ligne le 28 juilllet 2014
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