L’INSPECTION d’un tout jeune patient peut jouer les faux amis, quand il s’agit d’apprécier un ictère et son risque d’hyperbilirubinémie. Constat fait par des pédiatres de Philadelphie. Hormis chez un nouveau-né totalement indemne d’ictère, avec quelques réserves, l’il du clinicien n’est pas fiable.
En fait, le travail mené par l’équipe de Ron Keren s’appuie sur un constat fait aux États-Unis. Alors que l’ictère nucléaire demeure une complication rarissime de l’hyperbilirubinémie, son incidence croît depuis une vingtaine d’années. D’où l’idée de comparer un dosage systématique de la bilirubinémie à l’impression clinique dans l’évaluation du risque d’hyperbilirubinémie.
L’étude, la première du genre, a été menée auprès de 522 nouveau-nés à terme ou en petite prématurité (35 à 38 semaines). En se fondant sur une échelle en cinq points, les puéricultrices devaient estimer l’extension de l’ictère sur le corps des bébés. Elles n’avaient pas connaissance de la bilirubinémie, dont le dosage était réalisé de manière non invasive.
Recours à la photothérapie.
Il apparaît tout d’abord une corrélation à peu près fiable entre l’extension visuelle de l’ictère (qui s’étend progressivement de la tête vers le bas du corps) et le dosage biologique. En revanche, l’inspection ne peut prédire le risque d’hyperbilirubinémie, définie comme justifiant un recours à la photothérapie. La relation est d’autant moins fiable que l’enfant est prématuré, alors que chez eux le risque est majoré. Un bon point enfin, l’étude montre une appréciation clinique aussi précise entre les bébés noirs et blancs.
Reste le cas des nouveau-nés indemnes d’ictère. Ici la clinique se montre plutôt fiable. Chez les 91 bébés (17 %) considérés comme sains, le risque d’hyperbilirubinémie a été évalué à moins de 1 %. Mais attention, préviennent les auteurs américains, un il peu exercé peut se montrer moins sûr quant à l’absence d’ictère. Ils en concluent que les bénéfices d’une mesure systématique et objective de la bilirubinémie dépassent largement les économies qui seraient réalisées par un dépistage ciblé, fondé sur la clinique.
Environ 60 % des nouveau-nés déclarent un ictère néonatal. Dans la plupart des cas, il régresse en une à deux semaines, dès lors que le foie a pu métaboliser la bilirubine en excès.
Archives of Disease in Childhood - Fetal and Neonatal Edition, 22 mars 2009.
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