Inventiva, biotech française cotée en France (Cac 40) et aux États-Unis (Nasdaq), s'est vu accorder ce 1er juillet un financement de 50 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour finaliser son traitement médicamenteux contre la stéatohépatite non alcoolique (Nash, autrement appelée « maladie du soda »).
Cette atteinte due à la graisse et au sucre pouvant évoluer vers la fibrose et la cirrhose est susceptible de toucher 10 % des Américains ; en France, 200 000 personnes seraient concernées, selon l'Inserm. Or, à ce niveau de personnes affectées, la greffe du foie ne représente pas un traitement accessible, étant donné le peu de dons disponibles.
Financement d'une étude de phase 3
La molécule mise au point par Inventiva, le lanifibranor, a donc « le potentiel de déboucher sur une révolution pour tout un tas de patients dans le monde », a estimé Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), venu signer à Daix le financement de 50 millions d'euros, « un très très gros » crédit par rapport à la moyenne de « 10-15 millions d'euros » généralement accordés par la banque publique de l'Union européenne.
Ce crédit va permettre à la société de financer la troisième et ultime phase, avant la commercialisation, de son traitement contre la Nash. Cette phase, qui concerne les essais sur les humains, devrait être achevée fin 2025, permettant une autorisation de mise sur le marché « un an plus tard aux États-Unis et deux ans en Europe », selon Frédéric Cren, le PDG d'Inventiva.
Juteux marché
« C'est un projet dont on pense qu'il a le plus de chance. Je crois absolument qu'Inventiva fera partie des champions européens de demain », a assuré Ambroise Fayolle, ajoutant qu'un financement ultérieur pourrait venir compléter cette première enveloppe - pour rappel, la BEI a aussi financé à ses débuts l'allemand BioNTech, co-concepteur du vaccin contre le Covid-19.
« Si la BEI n'était pas venue, on aurait certainement dû aller chercher des fonds aux États-Unis », a reconnu le PDG d'Inventiva, dont la biotech basée à Daix, près de Dijon compte une centaine d'employés. « Il s'agit d'un marché de 20 à 30 milliards de dollars, selon les experts indépendants », a-t-il souligné.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?