Nouvelle plateforme de réhabilitation des greffons hépatiques à l'hôpital Paul Brousse

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Publié le 02/12/2019

Crédit photo : S. Toubon

Comme les autres organes, le foie n'échappe pas à la pénurie de greffons. Pour y remédier, des solutions innovantes voient le jour pour augmenter le pool de donneurs potentiels. Parmi elles, la « réhabilitation » d'organes qui n'auraient pas été sélectionnés avec les critères standards.

Depuis peu, le centre hépatobiliaire de l'hôpital Paul Brousse à Villejuif (AP-HP) dispose de la première plateforme de perfusion normothermique du foie en France : dès ce mois de décembre, des patients vont pouvoir bénéficier de greffons réhabilités par cette technique.

Celle-ci repose sur la perfusion du greffon potentiel avec du sang oxygéné à une température de 37 °C pendant un minimum de 12 heures afin de recréer des conditions physiologiques et d'évaluer la fonctionnalité du greffon.

Évaluation sur 3 ans

Alors que de nombreux greffons sont habituellement exclus de la greffe, parfois à tort, en raison d'une stéatose avec une infiltration graisseuse au niveau des hépatocytes supérieure à 30 %, ce traitement permet à des foies souffrant de stéatose modérée à sévère de pouvoir être potentiellement transplantés. Plusieurs paramètres sont étudiés tels que la production de bile pour vérifier que l'organe pourrait être greffé.

Dans un premier temps, ces greffons réhabilités pourront être transplantés chez des patients ayant une hépatopathie ou un carcinome hépatocellulaire en attente de greffe depuis plus de 6 mois.

Une technique déjà utilisée pour le rein

La technique sera évaluée sur une période de 3 ans en comptant le nombre de greffons exclus en première intention, finalement transplantés grâce à cette technique. La perfusion normothermique oxygénée est déjà utilisée pour les greffons rénaux et est actuellement étudiée pour les poumons.

La plateforme a été développée par les équipes des hôpitaux de Paul Brousse, Beaujon, la Pitié-Salpêtrière, du laboratoire Modèles de cellules couches malignes et thérapeutiques (INSERM/Université Paris-Sud-Paris-Saclay) et la société Organox ; elle dispose du soutien de l'Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France.


Source : lequotidiendumedecin.fr