La fiche, Quand et comment chercher HP ? Comment traiter et contrôler ? élaborée et évaluée auprès des médecins généralistes (MG) de Haute Savoie avait fait la preuve de son intérêt (antibiothérapie plus souvent adaptée, contrôle d’éradication plus systématique).
Une étude (Widad L. et al.) réalisée auprès de 102 médecins généralistes d’Indre-et-Loire présentée en communication orale (n° 146) aux Journées francophones d'hépato-gastroentérologie et d'oncologie digestive (JFHOD) 2017 a souligné l’impact de cette fiche sur les connaissances de l’infection à HP et malheureusement sa trop faible diffusion (11 % des MG de l’étude l’avaient consultée).
Savoir quand rechercher HP
La fiche précise les indications à rechercher HP. Les MG de l’étude connaissent bien, l’ulcère gastroduodénal et les antécédents de cancer gastrique (personnel ou familial), moins la prise d’AINS prolongée et la carence en fer sans cause retrouvée ; « Quant aux lymphomes de MALT, antécédent d’ulcère, prise d’AINS ou d’Aspirine à faible dose, ils sont significativement plus cités si le MG connaît la fiche du GEFH » explique le Pr Driffa Moussata, gastro-entérologue au CHU de Tours et dernier auteur de l’étude, qui souligne qu’un tiers des MG participants citait à tort le RGO comme indication à rechercher HP.
Prochaine étape, en cours : passer au traitement orienté
L’endoscopie à visée diagnostique permet rarement une biopsie pour culture avec antibiogramme : elle impose de maîtriser la prise en charge du milieu de culture (conservation, transport, chaîne du froid). Le plus souvent, Helicobacter Pylori est détecté sur les biopsies gastriques après analyse histologique et aucune recherche de résistance n’est possible. D’où les préconisations actuelles de traitement probabiliste indiquées sur le volet traitement de la fiche du GEFH. Or, explique le Pr Moussata du CHU de Tours, « comme dans toute infection, il est licite d’exiger un antibiogramme pour adapter le traitement. C’est l’attitude que défend le GEFH car dans ce cas le traitement peut potentiellement être plus court et mieux supporté (trithérapie ciblée de 10 jours versus quadrithérapie probabiliste de 14 jours à laquelle il faut rajouter la durée d’un second traitement en cas de résistance) ». Le GEFH milite donc pour que la technique d’identification des germes par PCR plus rapide, plus simple et plus sensible que la culture soit privilégiée et remboursée. Cela permettrait enfin de traiter à bon escient, c’est-à-dire de proposer une trithérapie orientée sur le germe, et de limiter ainsi l’acquisition de nouvelles résistances et l’exposition des patients à des antibiothérapies inutiles.
Actuellement, le patient est ré-adressé au gastro-entérologue pour fibroscopie et biopsies (pour antibiogramme ou PCR) en cas d’échec (s) de(s) l’antibiothérapie(s), prouvé(s) par tests respiratoires. Dans l’étude, 25.5 % des MG savaient demander une fibroscopie pour un antibiogramme après échec de la 2e ligne de traitement.
Les délais avant contrôles à l’urée marquée
Enfin, la fiche précise les délais avant contrôle à l’urée marquée : au moins 4 semaines après une prise d’antibiotique (donc 4 semaines après la fin de chaque ligne thérapeutique) ce que 37 % des MG de l’étude savaient ; au moins deux semaines après une prise d’IPP, ce que 61 % des MG de l’étude savaient.
« La fiche du GEFH aide le MG à mieux traiter l’infection à HP en absence d’antibiogramme initial, contrôler l’éradication et surtout mieux connaître les indications à rechercher HP, ce qui est fondamental puisqu’il est en 1re ligne du dépistage ! Diffusons-la largement. Suivons ses actualisations ! », conclut le Pr Moussatta.
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