Les premières publications évaluant l’utilisation de l’échographie gastrique remontent au début des années 1980 lorsque les gastro-entérologues cherchaient un moyen de remplacer la méthode de référence (et qui le reste encore), la scintigraphie, technique précise mais difficile à mettre en œuvre.
L’échographie est simple à réaliser, non invasive, et permet donc la répétition des examens. On peut la pratiquer au lit du malade, voire en consultation, au bloc opératoire ou en réanimation. La mesure de l’aire de section antrale (ASA) a remplacé celle au niveau du corps de l’estomac et est devenue la méthode de référence au cours des dernières années et notamment en anesthésie réanimation. La technique est fondée sur le fait que l’antre gastrique est accessible par une sonde abdominale posée au niveau de l’épigastre et assez facilement visualisée avec des repères anatomiques simples (lobe gauche du foie au dessus et en avant, pancréas en arrière, veine mésentérique ± veine cave ou aorte selon le positionnement en parasagittal droit ou au niveau de la ligne médiane). La mesure de l’ASA peut se faire à partir des diamètres antéropostérieurs (AP) et céphalocaudals (CC) par la formule : ASA = (AP x CC) x 3,14/4 ou par traçage manuel sur l’image de l’écran. Elle se fait de séreuse à séreuse, en position demi-assise ou en décubitus latéral droit qui sensibilise la mesure en déplaçant le liquide vers l’antre. Selon le positionnement du patient, la relation mathématique permettant d’extrapoler le volume à partir de la surface varie. Compte tenu des imprécisions résiduelles de cette extrapolation, il est plus simple d’évaluer le contenu en tenant compte simplement de l’ASA et de la nature qualitative du contenu (solide, liquide). Cette mesure, réalisée au lit du malade, peut aider l’anesthésiste réanimateur de garde face à un patient dont la vacuité gastrique est incertaine. Une valeur supérieure ou inférieure à la valeur limite ou la présence de solides peut guider le praticien vers la réalisation – ou non- d’une induction en séquence rapide.
L’échographie gastrique (calcul de l’ASA) est facile à apprendre : environ 30 examens suffisent à obtenir des images et des valeurs satisfaisantes.
La surface antrale est intéressante dans de nombreuses situations physiologiques, chez la femme enceinte, le diabétique ou le sujet obèse chez qui elle est quantifiable. En pédiatrie et notamment chez le nouveau-né, son utilisation est encore débutante.
L’échographie gastrique est aussi en plein développement en réanimation ou en pré-hospitalier (positionnement de la sonde gastrique, évaluation du volume gastrique et mesure de l’ASA notamment).
De réalisation facile avec les échographes dont disposent presque toutes les équipes, son utilité clinique va devenir telle que l’échographie gastrique va probablement devenir un outil quotidien dont l’anesthésiste réanimateur ne pourra plus se passer.
Hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre
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