Dans la maladie de Crohn, le score CDEIS (Crohn's disease endoscopic index of severity) existe depuis longtemps puisqu'il a été validé en 1989 (1). « Ce score est toutefois considéré comme complexe et donc peu utilisé, alors qu'il permet de décrire les lésions élémentaires grâce à une sémantique précise », indique le Dr Florian Poullenot. En particulier, les ulcérations creusantes, aphtoïdes et superficielles tout comme la sténose d'un segment sont bien définies, et le recours à ces termes dans le compte rendu est ainsi très informatif. L'utilisation de ce score est désormais facilitée par les outils informatiques et notamment la mise à disposition d'applications pour smartphone proposées par le Groupe d'étude thérapeutique des affections inflammatoires du tube digestif (GETAID) [2].
Le score UCEIS, plus reproductible et plus précis
Dans la rectocolite hémorragique (RCH), le score historique de la Mayo Clinic (3), qui comporte des items cliniques et endoscopiques, est le plus connu et le plus utilisé. De nombreux algorithmes de traitement sont basés sur ce score et la rémission endoscopique est classiquement définie par un sous-score Mayo de 0 (muqueuse normale) ou 1 (érythème, diminution de la trame vasculaire muqueuse légèrement friable). Néanmoins, la distinction entre une activité minime (sous-score Mayo 1) et modérée (sous-score Mayo2) est parfois difficile. Ainsi, un nouveau score, l'Ulcerative colitis endoscopic index of severity (UCEIS), plus reproductible et plus précis, a été développé récemment (4). «Il comporte trois grands groupes d'items, la trame vasculaire, les saignements et les érosions et ulcères, précise le Dr Poullenot, mais le seuil de rémission endoscopique n'est pas encore parfaitement défini. Il apparaît toutefois intéressant en pratique de compléter le score de la Mayo Clinic par l'UCEIS, qui permet une évaluation plus fine sans impact réel sur la durée du compte rendu ».
Comme pour le CDEIS, l'utilisation de ce score est facilitée par les outils informatiques.
« Le recours aux mêmes mots d'un examen à un autre et d'un endoscopiste à un autre améliore la qualité de la description des lésions et facilite donc le suivi du patient, dans une pathologie où l'activité endoscopique peut faire modifier le traitement », conclut le Dr Poullenot.
D'après un entretien avec le Dr Florian Poullenot, CHU de Bordeaux.
(1) Modigliani R, Mary JY. Gut 1989;30:983-9
(2) https://www.getaid.org/actualites/application-du-getaid.html
(3) D'Haens G et al. Gastroenterology 2007;132:763-86
(4) Travis SP et al. Gastroenterology 2013;145:987-95
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