SELON EMILY PIERCEFIELD et coll. (Center for Disease Control), l’épidémie par E. coli O111 est peu différente de ce qui est connu pour O157, mais on remarque qu’elle touche majoritairement des adultes. Par ailleurs, des facteurs à l’admission à l’hôpital permettent de suspecter qu’un sujet a un risque supérieur de syndrome hémolytique et urémique (SHU).
On connaît bien les infections gastro-intestinales dues au sérotype O157 d’E. coli, qui est le plus courant. Ce germe est susceptible d’entraîner un SHU dans 2 % à 15 % des cas, majoritairement chez de jeunes enfants.
Le syndrome hémolytique et urémique se caractérise par une atteinte rénale aiguë, associée à une thrombocytopénie, avec une anémie hémolytique microangiopathique.
La mise sous dialyse est souvent nécessaire pendant la phase aiguë ; ensuite, des complications peuvent se développer : HTA, déficits neurologiques, atteinte rénale chronique. Le SHU survient après une diarrhée causée par un STEC (Shiga Toxin Escherichia Coli) tels que les E. coli O157 et les E. coli non-O157.
Lors de l’épidémie d’août 2008, sur 341 patients atteints par une infection par E. coli O111, 72 ont été hospitalisés (46,2 %). Un restaurant a été impliqué entre le 10 et le 24 août. Les patients ont consulté pour affection gastro-entérique. Des cas sont survenus chez des personnes ayant eu un contact direct avec d’autres personnes ayant été dans le restaurant.
Un diagnostic de SHU a été posé chez 26 des patients hospitalisés, comptant pour 16,7 % des 156 cas d’E. coli confirmés ou probables.
Une dialyse a été nécessaire chez 65,4 % des patients ayant un SHU ; il y eut un décès.
Les plus souvent des adultes.
Dans cette série, l’âge moyen des patients ayant le SHU est de 43,5 ans (de 1 an à 88 ans). Les adultes ont représenté 57,7 % de ces cas, ce qui distingue nettement la pathogénie du sérotype O111 d’E. coli de celle du O157.
Le délai entre la diarrhée et le diagnostic de SHU est en moyenne de 6 jours (entre 3 et 12 jours) et de 3 jours après l’admission à l’hôpital.
Chez tous les patients ayant un SHU, on note l’existence d’une diarrhée, de crampes abdominales et de sang dans les selles.
Une analyse univariée a été réalisée pour identifier des facteurs statistiquement différents au moment de l’admission entre les patients ayant présenté un SHU ou non.
Cela révèle des caractéristiques permettant de prédire la survenue d’un SHU avec une plus grande probabilité : des leucocytes supérieurs à 20 000/µl (odds ratio de 11,3) ; une élévation de la créatininémie en tenant compte de l’âge (OR 9,7) ; et des vomissements avant l’admission à l’hôpital (OR 6,8).
Ainsi, des facteurs présents lors de l’admission peuvent identifier des patients qui nécessitent un suivi particulier et une prise en charge agressive précoce.
On a recherché par ailleurs les effets des antimicrobiens et des ralentisseurs du transit intestinal. Des études ont donné des résultats contrastés sur les résultats de ces médicaments chez des patients suspects d’infections par des STEC ; pour certains auteurs, les antibiotiques sont assortis d’un risque accru de SHU ; pour d’autres ils sont simplement un indicateur de la gravité de certains cas ; et on lit aussi que les ralentisseurs du transit ne doivent pas être prescrits dans les cas de STEC.
Dans l’étude de cette épidémie, on ne trouve pas que les antimicrobiens (risque relatif de 1), ni les ralentisseurs de la motilité (RR 1,4) sont associés à un risque ultérieur de SHU.
Arch Int Med vol 170, n° 18, 11 octobre 2010.
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