Une équipe de chercheurs américains a mis au point un test sanguin qui permet d’identifier rapidement certaines mutations en cas de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC). L’intérêt ? Réduire le délai avant un traitement optimal, et éviter des biopsies, indiquent-ils dans « Journal of molecular diagnostics ».
Outre qu’elles demandent du temps avant d’être réalisées et analysées, les biopsies pulmonaires sont douloureuses pour les patients, et présentent des risques non négligeables (infections, saignement dans les poumons). De plus, l’échantillon prélevé peut ne pas être représentatif. Des changements dans les caractéristiques du cancer peuvent aussi survenir après une première ligne de traitement (par chimiothérapie conventionnelle ou radiothérapie en particulier). Mais c’est surtout le délai entre la réalisation de la biopsie et son résulat qui empêche de choisir la stratégie de traitement la plus adaptée, signalent les auteurs.
Le test sanguin conçu par les Américains consiste en une analyse par PCR optimisée, permettant la recherche de certaines mutations génétiques associées au CBNPC, et qui fournit des résultats en 72 heures. Il permet d’identifier les patients qui seraient sensibles ou résistants à certains traitements, une étape supplémentaire dans le traitement personnalisé.
Un test adapté aux médecins de ville
Dans l'étude, les mutations recherchées étaient liées à la sensibilité et à la résistance à l’EGFR (epidermal growth factor receptor), ainsi que les mutations du KRAS (GTPase Kirsten ras) et de l'EML4-ALK (fusion de l’echinoderm microtubule associated protein like et du 4 anaplastic lymphoma receptor tyrosine kinase). La sensibilité était de 78,6 % à 100 % selon les variants, et la spécificité de 100 % pour tous les variants.
L’équipe a aussi utilisé le test pour analyser 1 643 échantillons sanguins adressés en majorité par des médecins de ville. Les auteurs ont obtenu 94 % des résultats en 72 heures. Ils ont détecté 10,5 % de mutations pour la sensibilité à l’EGFR, 13,8 % de mutations pour la résistance à l’EGFR, 13,2 % de mutations dans KRAS, et 2 % de mutations dans la fusion EML4-ALF. En plus du choix du traitement, ce test proposé par la compagnie Biodesix pourrait aussi servir, selon eux, à détecter une rechute ou la présence de cellules résistantes au traitement, et ce plus rapidement que les méthodes conventionnelles.
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