Dépression : une vaste étude de pharmacogénomique

RECHERCHER les polymorphismes génétiques susceptibles de prédire la réponse d’un patient déprimé à un traitement par la tianipetine : tel est l’objectif de la grande étude GENESE qui se met en place. Plus de 7 000 médecins français sont actuellement sollicités pour participer à ce qui est la plus vaste étude de pharmacogénétique réalisée à ce jour. L’objetif est de recruter 1 500 investigateurs pour un total de 6 000 patients.

Quelle est la situation ? L’analyse des facteurs pronostiques actuels de réponse à un traitement anti-dépresseur ne permet pas une prédiction efficace de celle-ci. La réponse à un traitement anti-dépresseur n’a en effet souvent lieu que 4 à 5 semaines près son introduction. En cas d’inefficacité, et si un changement de molécule est nécessaire, le laps de temps avant une réponse au traitement peut être de plus de huit semaines. Des variants au sein de gènes candidats sont susceptibles d’expliquer la variabilité dans la réponse au traitement antidépresseur ; l’analyse de ces variants permettrait un meilleur repérage des patients potentiellement non-répondeurs et autoriserait une prescription plus ciblée. Tel est l’objectif de l’étude GENESE.

Lors de la mise en place de l’enquête, début mai, les participants recevront une mallette d’investigation. Chaque médecin devra inclure 4 patients présentant un épisode dépressif majeur, à qui il avait décidé de prescrire Stablon. À la première consultation, il procédera au recueil de l’ADN du patient par prélèvement salivaire. Une deuxième consultation aura lieu quatre à huit semaines plus tard afin d’évaluer la sévérité de la dépression et de mesurer la réponse au traitement. Les premières analyses statistiques auront lieu fin 2009. Les résultats attendus pour 2010 devraient permettre des avancées majeures dans le domaine de la psychiatrie. Pour plus d’informations : www.enquete-genese.com