LES CELLULES SOUCHES embryonnaires humaines possèdent deux propriétés qui les rendent intéressantes pour les cliniciens et pour l’industrie pharmaceutique. Elles sont capables de se reproduire indéfiniment à l’identique ce qui permet d’obtenir une biomasse cellulaire importante et elles sont pluripotentes c'est-à-dire capables de donner naissance à des cellules différenciées de tous types de tissus (neurone, cellule musculaire…). Depuis leur identification en 1998, les cellules souches embryonnaires représentent un outil de recherche fondamentale précieux.
On dispose aujourd’hui, de deux sources de cellules pluripotentes.
La source classique est celle des cellules souches embryonnaires que l’on obtient à partir de cellules au stade blastocytaire (5- 7 j après la fécondation).
Une autre source a été décrite il y a deux ans : les cellules souches pluripotentes induites (iPS). Elles sont obtenues à partir de cellules somatiques (fibroblastes du derme par exemple) que l’on va induire à la pluripotence au travers d’une reprogrammation génique. D’après Marc Pechansky (directeur de recherche à l’INSERM), ces cellules sont aujourd’hui des outils de recherche dont on attend beaucoup…
Les indications de la thérapie cellulaire sont relativement limitées : diabète insulinoprive, maladie de Parkinson, infarctus du myocarde, certaines maladies dégénératives…il faut que la dégénérescence soit focale pour que l’on puisse l’aborder de façon chirurgicale et que la population cellulaire soit homogène.
La maladie d’Alzheimer ne rentre pas dans ce cadre, car il s’agit d’une pathologie diffuse et hétérogène.
Pour le criblage des médicaments
Les cellules souches embryonnaires sont intéressantes aussi pour le criblage de médicaments (criblage à haut débit), la production de virus pour les vaccins ou la production de protéines thérapeutiques (la Société Vivalis à Nantes est pionnière dans ce domaine) . Ce sont des cellules outils avec une énorme flexibilité et une capacité de production considérable. Avec les cellules souches et les iPS, les laboratoires ont ainsi accès à des populations cellulaires beaucoup plus pertinentes et plus variées pour tester leurs produits.
Les cellules souches peuvent également être utilisées comme modèles de maladies puisqu’elles se multiplient indéfiniment et elles sont une source importante de tissus expérimentaux.
Les recherches sur les cellules souches d’embryons humains sont encadrées par la loi de bioéthique du 6 août 2004. Les chercheurs français craignent que cette loi leur fasse prendre du retard par rapport à leurs collègues américains et britanniques dans la course aux médicaments du futur. En effet, la loi interdit par principe, la recherche sur des cellules souches issues d’embryons surnuméraires conçus dans le cadre d’une fécondation in vitro. À titre dérogatoire et pour cinq ans, elle donne cependant la possibilité de travailler dans le domaine académique dans des conditions contrôlées et encadrées par l’Agence de la biomédecine, mais elle interdit toute installation industrielle au long cours. La France se prive ainsi des potentielles retombées économiques et industrielles de ses propres recherches.
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