DE NOTRE CORRESPONDANTE
LA MUCOVISCIDOSE, une maladie chronique héréditaire qui touche environ 70 000 enfants dans le monde, est liée a des mutations du gène CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator) qui code pour un canal ionique perméable au chlore et au thiocyanate. Le dysfonctionnement du canal entraîne un épaississement et une accumulation du mucus dans les voies respiratoires et digestives, et des atteintes de plusieurs organes, notamment des poumons.
Toutefois, on ne comprend toujours pas bien comment la perte du CFTR provoque l’atteinte pulmonaire, et l’on a manqué d’un bon modèle animal pour étudier la maladie. Les modèles murins ne développent pas la maladie pulmonaire caractéristique.
Des gènes CFTR mutés.
Pour surmonter ce problème, une équipe de l’université d’Iowa (États-Unis) a récemment créé un modèle porcin porteur des gènes CFTR mutés (CFTR-/-). À la naissance, ces animaux présentent des lésions intestinales et biliaires et l’absence d’inflammation dans les poumons, comme cela est observé chez les nouveau-nés atteints de mucoviscidose.
Stoltz et coll. (Iowa) rapportent maintenant que, dans les quelques mois suivant la naissance, les porcelets CFTR-/- développent spontanément les signes cardinaux de la mucoviscidose pulmonaire, avec inflammation des voies aériennes, remodelage, accumulation du mucus, et infection. Leurs poumons hébergent de nombreuses espèces bactériennes, suggérant une anomalie de la défense de l’hôte contre un large spectre de bactéries.
Une question non résolue dans la mucoviscidose humaine est de savoir ce qui vient en premier dans les poumons mucoviscidosiques : l’infection ou l’inflammation ? La première pouvant causer la seconde manifestation.
Une mauvaise élimination bactérienne.
Afin d’en savoir plus, les chercheurs ont étudié les porcs nouveau-nés. Leurs poumons sont exempts d’inflammation, mais sont moins souvent stériles que les témoins. De plus, après introduction de bactéries dans leurs poumons, ils ne parviennent pas à les éliminer aussi facilement que les porcelets normaux.
« Ces résultats suggèrent qu’une mauvaise élimination bactérienne constitue l’événement pathogénique qui est à l’origine d’une cascade d’inflammation et de pathologie dans les poumons mucoviscidosiques », concluent les chercheurs.
« Notre nouveau modèle nous aidera à comprendre les mécanismes de la maladie pulmonaire chez les patients atteints de mucoviscidose », déclare dans un communiqué le Dr Stoltz. « Ce modèle procure aussi la possibilité exceptionnelle d’évaluer différentes thérapies commencées à un stade très précoce de la maladie, et peut-être de cibler des thérapies préventives qui pourraient aider à retarder ou même prévenir la maladie pulmonaire mucoviscidosique. »
Science Translational Medicine, 28 avril 2010 , Stoltz et coll.
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