« Nous n'avons jamais observé cette séquence ADN du chromosome Y de Néandertal chez aucun prélèvement humain », expliquent les auteurs d'une étude publiée dans « The American Journal of Human Genetics ». « Cela ne prouve pas que cette séquence a complètement disparu mais il existe une forte probabilité qu'elle le soit », poursuivent-ils.
Selon Carlos Bustamante et col., c'est la première fois que l'ADN du chromosome Y néanderthalien a pu être décrypté. Jusqu'ici le séquençage de l'ADN de Néandertal n'avait été réalisé que chez un spécimen féminin et pour un ADN mitochondrial.
Des études antérieures avaient montré que l'homme moderne conservait dans son génome entre 2,5 et 4 % de gènes hérités des Néandertaliens, du fait de croisements entre les deux espèces. L'analyse suggère que les Néandertaliens et les humains ont divergé il y a près de 590 000 ans, ce qui conforte des indications précédentes à partir de l'ADN mitochondrial qui situaient la séparation entre 400 000 et 800 000 ans.
« La caractérisation du chromosome Y du Néandertalien nous aide à mieux comprendre les divergences entre les populations qui ont abouti à l'homme de Néandertal et à l'humain moderne », souligne Fernando Mendez, un chercheur post-doctorant de l'Université de Stanford en Californie.
Système d'histocompatibilité
Pourquoi des fragments du chromosome Y de Néandertal n'ont-ils pas subsisté chez l'homme moderne ? La réponse n'est pas totalement claire mais les chercheurs émettent l'hypothèse d'une incompatibilité avec le génome humain.
Des éléments plaident en faveur de cette hypothèse notamment la présence d'un gène impliqué dans le processus de rejet en cas de dons d'organes d'un homme à une femme. Ainsi certaines les différences observées entre les chromosomes Y de Néandertal et de l'homme moderne impliquent le système d'histocompatibilité H-Y (proche du système HLA) spécifique aux individus de sexe masculin. Cela expliquerait la disparition du chromosome Y, le système immunitaire de la femme moderne s'attaquant au fœtus même porteur de du gène H-Y de Néandertal.
« La nature de la mutation que nous avons trouvée suggère que des séquences du chromosome Y de Néandertal ont joué un rôle de barrière », indique le chercheur qui précise que d'autres travaux seront nécessaires pour le prouver.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024