L’ŒUF OU LA POULE, la question reste entière au sujet des dyslipidémies associées à la maladie d’Alzheimer. Jusqu’alors décrits comme précurseurs de la maladie neurodégénérative, les anomalies lipidiques souvent rencontrées pourraient être la conséquence de la surproduction de protéine bêta amyloïde, selon des chercheurs du centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer en Floride. In vitro et chez l’animal, le Pr Huntington Potter et son équipe viennent de montrer en effet que la protéine bêta amyloïde diminuerait l’expression des récepteurs au LDL cholestérol à la surface des cellules, en interférant avec le système des microtubules. Les chercheurs suggèrent ainsi une nouvelle piste dans la maladie d’Alzheimer, qui consisterait à protéger ces organelles et ainsi le réseau de transport intracellulaire.
Des nids-de-poule.
Les microtubules assurent la migration des chromosomes au cours des mitoses, mais aussi des protéines ou de tout autre « colis » intracellulaire. L’accumulation de protéine amyloïde bêta entraînerait la formation d’amalgames, sorte de « nids-de-poule » perturbant le trafic sur le réseau des microtubules. Les récepteurs au LDL cholestérol ne seraient pas acheminés à la surface cellulaire, n’assurant pas leur rôle d’internaliser l’excès du « mauvais » cholestérol circulant. Le mécanisme serait commun à la trisomie 21, le gène bêta amyloïde étant situé sur le chromosome 21. Dans une étude précédente, l’équipe du Pr Potter avait d’ailleurs décrit un lien fort entre les deux maladies en montrant que tous les patients atteints d’Alzheimer présentaient des cellules contenant 3 chromosomes 21. Selon eux, la maladie neurodégénérative pourrait ainsi être considérée comme une forme tardive de trisomie 21. Le cytosquelette défaillant pourrait perturber le métabolisme d’autres protéines clefs, comme les récepteurs à l’insuline. Un tel dysfonctionnement pourrait participer aux troubles cognitifs liés à la mémoire et à l’apprentissage.
PLoS ONE, 14 janvier 2010.
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