BONNE nouvelle. En France, les virus grippaux A(H1N1)v ne semblent pas présenter de résistance particulière à l’oseltamivir (Tamiflu), au moins dans le Sud-Ouest.
C’est l’équipe de virologie de l’université Bordeaux 2 qui s’est attelée à cette recherche de résistance des virus grippaux, au travers de la mise en évidence de mutations responsables. S. Burrel et coll. les ont recherchées sur le site actif de la neuraminidase. Il s’agit des mutations R292K et E119V prédominant sur les virus influenza A(H3N2). R292K induit une résistance aux inhibiteurs de la neuraminidase (oseltamivir et zanamivir), alors qu’E119V ne crée de résistance qu’à l’oseltamivir. Parmi les virus saisonniers A(H1N1) prédomine une mutation H274Y. Si elle provoque une résistance élevée à l’oseltamivir, elle n’altère pas la sensibilité au zanamivir.
Au cours de leur travail, les Bordelais ont pu amplifier des séquences de : 21 virus saisonniers A(H1N1) de l’épidémie 2007-2008 ; 92 séquences de souches A(H3N2) et 5 d’A(H1N1) pour la saison 2008-2009 ; 173 virus A(H1N1)v recueillis dans le Sud-Ouest, d’avril à mi-septembre 2009. Leurs résultats se montrent globalement rassurants.
Dans le détail, pour l’épidémie 2007-2008, sur les 21 gènes de la neuraminidase séquencés, 47,6 % (10 virus) étaient porteurs d’une mutation de résistance à l’oseltamivir. Concernant l’hiver 2008-2009, aucun des 92 virus A (H3N2) séquencés n’était porteur d’une mutation E119V ou R292K sur la séquence de la neuraminidase 2. En revanche, les 5 A(H1N1) qui circulaient à la même période, portaient tous une mutation H274Y de la neuraminidase 1. Enfin, et totalement d’actualité, sur les 173 isolats de 2009, uniquement 129 ont été génotypés jusqu’à présent. Et tous, à partir de leur séquence neuraminidase, se montrent sensibles à l’oseltamivir.
Les auteurs modèrent leur propos en admettant que leur « étude est limitée aux mutations conférant une résistance déjà décrites et susceptibles d’être découvertes par le séquençage. » Mais les résultats obtenus sont en accord avec ceux de l’OMS pour les épidémies 2007-2008 et 2008-2009. À ce propos S. Burrel et coll. se montrent surpris de l’émergence d’A(H1N1) résistants à l’oseltamivir en Europe de l’Ouest (notamment en France avec 47 %) au cours de l’épidémie 2007-2009, alors que peu de patients avaient été traités. En ce qui concerne le virus pandémique actuel A(H1N1)v, enfin, seulement 12 souches résistantes à l’oseltamivir ont été relevées dans le monde entier, aucune en France.
Eurosurveillance, vol 14, n°38, 24 septembre 2009.
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