Un résultat modeste qu’il faut confirmer

Un analogue de l’acide folique à explorer dans la trisomie 21.

Publié le 17/12/2010
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Crédit photo : Carole Schroeter / Inserm

MENÉE CHEZ des enfants souffrant de trisomie 21, à l’initiative de la fondation Jérôme Lejeune, une étude suggère une amélioration du développement psychomoteur par un analogue de l’acide folique, la leucovorine, dans un sous-groupe restreint d’enfants prenant par ailleurs de la thyroxine. Dans cette étude, 117 bébés âgés de 3 à 30 mois, atteints d’une trisomie 21 ont été inclus. Une supplémentation en leucovorine de 1 mg/kg (ou un placebo pour le groupe témoin) a été administrée pendant 12 mois. Les résultats de l’analyse de 87 patients, en intention de traiter, ne montre pas d’effet positif de la leucovorine. Toutefois, l’analyse per-protocole d’un groupe restreint d’enfants examinés par le même psychologue à l’inclusion et à la fin de l’essai serait en faveur d’un effet positif. Ainsi, après 12 mois de traitement, l’âge de développement des enfants sous leucovorine est significativement supérieur à celui de ceux sous placebo : en un an les enfants sous placebo ont pris 5,5 mois d’âge de développement, alors que ceux sous acide folique prenaient 6,5 mois. Cette analyse per-protocole fait apparaître un cofacteur, le traitement d’une insuffisance thyroïdienne par la thyroxine. Elle montre que les enfants en hypothyroïdie sont ceux qui bénéficient du traitement par leucovorine. Ainsi, au bout d’un an, les 21 jeunes patients recevant de la leucovorine et de la thyroxine semblent gagner deux mois de développement. Ce résultat modeste, sur une durée limitée, doit être confirmé. Il serait important de connaître l’effet de la leucovorine, associée ou non à la thyroxine, sur une durée prolongée et d’utiliser des échelles d’évaluation internationale comme l’échelle de Griffith. Pour les auteurs de l’étude il est possible que la thyroxine stimule le développement cognitif tandis que la leucovorine pourrait limiter les inconvénients liés au stress oxydatif.

PLoS janvier 2010, vol5, n°1, e8494

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8879