UNE VASTE équipe de chercheurs internationaux (américains, britanniques, allemands, danois), Patrick M.A. Sleiman et coll., vient de mettre en évidence un nouveau gène de susceptibilité à l’asthme. Identifié sur le locus 1q31, il s’agit du gène DENND1B exprimé par les cellules natural killers et dendritiques. Il code pour une protéine qui interagit avec le récepteur du tumor necrosis factor alpha et serait impliqué dans la réponse immune à des pathogènes déjà rencontrés au cours de la vie. Ce variant semble créer une prédisposition à un asthme de survenue précoce au cours de la vie.
Arriver à cette conclusion a représenté une énergie non négligeable, comme le suggèrent la diversité géographique et le nombre de chercheurs impliqués. Le travail a consisté en la recherche d’associations sur l’ensemble du génome chez des enfants asthmatiques. Cet échantillon de population comportait 793 enfants nord-américains descendants d’Européens. Tous étaient atteints d’un asthme persistant justifiant une corticothérapie inhalée. Ils ont été confrontés à 1 988 sujets contrôle. Ces deux groupes étaient destinés à établir la responsabilité du gène. Dans le même temps, la recherche était réalisée auprès de 917 personnes asthmatiques d’origine européenne et de 1 546 témoins. Ils constituaient le groupe de réplication. Enfin, les chercheurs ont recherché une association entre 20 polymorphismes d’un seul nucléotide (SNP) sur le chromosome 1q31 et la survenue d’asthme chez 1 667 enfants nord-américains, descendants d’Africains ainsi que chez 2 045 témoins.
L’analyse de toutes ces données a permis dans un premier temps de confirmer un point connu. Il existe bien une association entre des SNP sur le locus 17q21 et la survenue d’asthme. Surtout, 8 SNP supplémentaires ont été mis en évidence sur un nouveau locus du chromosome 1q31. Plus précisément le SNP le plus fortement associé à l’affection était rs2786098. Cette association a été répliquée dans le groupe de sujets d’origine européenne. Les 8 SNP du chromosome 1q31 étaient fortement liés à la survenue d’asthme chez les enfants d’origine africaine.
Les auteurs concluent que si ces variants favorisent la survenue précoce de l’affection respiratoire, ils sont moins péremptoires sur leur rôle dans la sévérité de l’asthme.
New England Journal of Medicine, vol 362, n°1, pp.36-44.
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