Sept ans d’étude sur une famille de 500 membres

Une nouvelle mutation qui aggrave le QT long

Publié le 30/10/2009
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UN TRAVAIL INTERNATIONAL dans une grande famille de 500 membres met en évidence deux facteurs génétiques qui s’associent pour conférer un risque élevé de mort subite : l’un est le gène qui prédispose au syndrome de QT long, l’autre est un gène qui accroît, chez un certain nombre de ces patients, le risque de troubles du rythme fatals.

Alfred George et Peter Schwartz (États-Unis, Italie et Afrique du Sud) mènent des recherches sur les facteurs susceptibles d’influer en plus ou en moins sur le risque de mort subite chez les porteurs de QT long. Au terme d’un travail qui a duré sept ans, ils ont isolé le gène NOS1AP, qui code une « protéine d’arrimage » de l’enzyme NO synthase.

La collaboration avec des chercheurs d’Afrique du Sud a abouti à l’identification d’une famille dans laquelle existe la notion d’un syndrome de QT long familial et dont ils ont caractérisé 500 membres. Dans cette grande famille, ils trouvent 205 personnes porteuses d’une mutation identique. Comme on pouvait s’y attendre, une certaine proportion seulement des porteurs de la mutation présente des symptômes.

George, Schwartz et coll. montrent que les personnes ayant à la fois la mutation du QT long et l’un des deux variants du gène NOS1AP ont une probabilité plus élevée de souffrir de symptômes cardiaques, mais surtout d’un arrêt cardiaque et d’une mort subite, comparativement aux porteurs de la mutation primitivement connue et sans notion de mutation de NOS1AP. Ce gène représente un facteur de gravité du syndrome de QT long.

Les chercheurs trouvent aussi que la présence de la mutation sur NOS1AP est associée aux intervalles QT les plus longs dans la famille.

Beaucoup des patients présentant la mutation du syndrome de QT long n’ont pas de symptômes, la maladie pouvant se manifester directement par une mort subite. La notion de l’existence de l’autre gène doit permettre de cibler les sujets chez qui une surveillance plus étroite avec éventuellement la mise en place d’un traitement adéquat sont indiqués.

› Dr BÉATRICE VUAILLE

Circulation, 12 octobre 2009.


Source : lequotidiendumedecin.fr