DES CHERCHEURS FRANÇAIS décèlent dans une cohorte de patients souffrant de la maladie de Parkinson la présence de gènes responsables de la maladie de Gaucher à une fréquence significative. « Les mutations du gène GBA constituent un facteur de risque de développer une maladie de Parkinson », en déduisent les auteurs.
« L’observation d’une association entre la maladie de Parkinson (MP) et la maladie de Gaucher a conduit à suspecter l’existence d’un lien entre ces deux pathologies, pourtant très différentes dans leurs manifestations », écrivent Suzanne Lesage, Alexis Brice et coll. (INSERM, centre de recherche sur le cerveau et la moelle épinière).
On le sait, la MP se caractérise par une perte massive sélective des neurones dopaminergiques de la voie nigro-striatale, le plus souvent associée à des inclusions éosinophiliques cytoplasmiques, les corps de Lewy.
On rencontre assez fréquemment des syndromes parkinsoniens ainsi que la présence de corps de Lewy chez les patients atteints de la maladie de Gaucher et leurs apparentés. Plusieurs équipes ont recherché des mutations du gène en cause dans la maladie de Gaucher, le gène GBA (codant la bêta-glucocérébrosidase), chez des patients présentant un syndrome parkinsonien. Des études cas-témoins ont été réalisées chez des patients d’origines géographiques très diverses.
Des mutations hétérozygotes.
Elles montrent une association significative entre les mutations hétérozygotes du gène GBA et la maladie de Parkinson, en particulier dans les populations d’origine juive ashkénaze, où elles sont présentes chez environ 20 % des patients contre 5 % des témoins.
Suzanne Lesage, Alexis Brice et coll. ont mené une étude d’association à grande échelle en analysant l’ensemble de ce gène dans une cohorte de 1 390 patients atteints de la maladie de Parkinson (785 patients avec une histoire familiale de la maladie et 605 cas isolés) et 391 témoins (cohorte provenant du réseau d’étude génétique de la MP).
Les résultats montrent une association significative entre la présence de mutations du gène GBA et la MP. Les mutations sont présentes chez 6,7 % des cas de MP contre 1 % des témoins. La fréquence du gène est plus élevée dans les formes familiales (8,4 %) que dans les cas isolés (5,3 %).
Cette première étude à grande échelle montre que les mutations du gène GBA constituent un facteur de risque important de maladie de Parkinson. Dans les formes familiales de MP, la présence d’une mutation du gène GBA occasionnant des formes sévères de la maladie de Gaucher, leur MP se déclare plus précocement (à 40 ± 10 ans) que ceux porteurs de mutations conduisant à des formes moins sévères de la maladie de Gaucher (52 ± 12 ans).
Human Molecular Genetics, 14 octobre 2010 ; DOI 10.1093/hmg/ddq454.
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