Le laboratoire américain de biotechnologie Vertex Pharmaceuticals consacre l’essentiel de sa recherche à la mucoviscidose et il a déjà, à son actif, la découverte deux grands médicaments innovants Kalydeco (ivacaftor) et Orkambi (lumacaftor/ivacaftor).
« Deux médicaments dont un ayant obtenu trois ASMR de niveau 2, ce qui est rare, et deux Prix Galien de la recherche en 2014 et en 2016 », souligne Brigitte Calles, directeur des Affaires gouvernementales et politiques publiques, Vertex France. Ces deux médicaments ont été synthétisés au centre de recherche de San Diego qui a déjà testé plus d’un million de molécules. « Aujourd’hui, un patient sur trois parmi les 75 000 souffrant de mucoviscidose dans le monde (7 000 en France) est éligible à un traitement issu de la recherche Vertex, déclare Paul Negulescu, vice-Président et directeur du Centre de recherche de San Diego. Mais, il faut continuer car des milliers de patients attendent encore. »
Près de 2 500 mutations identifiées
Depuis l’identification du gène de la protéine CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane Conductance Regulator) en 1989, près de 2 500 mutations ont été identifiées et plus de 120 sont connues pour être responsables de la mucoviscidose. C’est là, une des principales causes de la complexité de la recherche. Pour restaurer la fonctionnalité de la protéine CFTR défectueuse, plusieurs approches sont possibles. Elles ont déjà conduit à la mise au point d’activateurs (ivacaftor) et de correcteurs (lumacaftor) de la protéine CFTR mutée. Il faut arriver à proposer aux patients des molécules efficaces selon la mutation dont ils sont porteurs. L’objectif est d’élargir la stratégie de combinaison thérapeutique au plus grand nombre de mutations de la protéine CFTR et de trouver ainsi des molécules actives pour tous les patients atteints de mucoviscidose. « Il faut aussi traiter les patients plus jeunes. C’est très important pour essayer de changer la trajectoire de la maladie », explique Paul Negulescu. C’est ainsi que Kalydeco peut être depuis le début de l’année, en France, prescrit chez les enfants de 2 à 5 ans, sous forme de microgranules en sachet/stick. Cette nouvelle présentation a été mise au point pour 400 patients dans le monde (une trentaine en France).
Des triples combinaisons à l’étude
Vertex espère bien mettre à disposition en 2018, pour la première fois, un traitement de la mucoviscidose pour des patients hétérozygotes, porteurs d’une mutation F508 del et d’une mutation résiduelle. Ce nouveau traitement repose sur l’association d’ivacaftor et d’un nouveau correcteur, le tezacaftor (VX-661). Son efficacité a été démontrée dans deux études de phase 3 (EVOLVE et EXPAND) chez des patients âgés d’au moins 12 ans, homozygotes pour la mutation F508 del ou porteurs d’une mutation F508 del et d’une mutation résiduelle qui jusqu’à présent ne bénéficiaient pas d’une opportunité thérapeutique ciblant leur génotype. Le pipeline de Vertex est très riche et trois autres correcteurs de nouvelle génération de la protéine CFTR (VX -659, VX-152 et VX 440) associés chacun en trithérapie avec tezacaftor et ivacaltor sont à l’étude : phase 1 pour VX- 659 et phase 2 pour VX 152 et VX 440. « Une étude de phase 3 va être mise en place début 2018 en France qui est un pays important pour la recherche Vertex », ajoute Pierre-Henri Patin, directeur général Vertex France. Enfin, par ses accords de collaboration avec CRISPR et Moderna, Vertex s’intéresse aussi à la thérapie génique. Tous les moyens sont mis en œuvre pour cibler le plus grand nombre de patients possible.
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