L’apnée du sommeil ou syndrome d’apnées – hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est un trouble de la ventilation nocturne. Dû à l’obstruction des conduits respiratoires de l’arrière-gorge, il se caractérise par la survenue d’épisodes anormalement fréquents d’interruptions (apnées) ou de réductions (hypopnées) de la respiration durant le sommeil.
Ces pauses de respiration durent de 10 à 30 secondes, voire plus, se produisent au moins 5 fois par heure de sommeil et peuvent se répéter une centaine de fois par nuit. Elles entraînent des micro-éveils dont le dormeur n’a pas conscience. La prévalence de l’apnée du sommeil augmente avec l’âge. « Les deux facteurs d’aggravation des troubles respiratoires survenant pendant le sommeil sont le poids et l’âge », explique le Dr Nicole Meslier, physiologiste spécialisée dans le sommeil et responsable du centre de médecine du sommeil du CHU d’Angers. « Certaines études évaluent à 60 % le nombre de sujets âgés présentant un syndrome d’apnées du sommeil sur les données d’enregistrement », souligne-t-elle.
Risques de chute
La nuit, les symptômes de l’apnée du sommeil sont des ronflements et des apnées observées par le conjoint ou l’entourage. Le patient peut aussi souffrir de nycturie et avoir l’impression de se réveiller brusquement en étouffant. « Il peut aussi se plaindre d’un sommeil peu récupérateur, agité et entrecoupé d’éveils, mais cela n’est pas très spécifique d’une apnée », note le Dr Meslier.
Les signes diurnes d’un syndrome d’apnée du sommeil diffèrent un peu chez le senior par rapport au jeune. « Les personnes âgées se plaignent peu de somnolence, mais ont de légers troubles cognitifs, une perception de la douleur plus importante et davantage de risques de chutes », souligne la spécialiste.
« L’apnée du sommeil peut aggraver les symptômes d’un déclin cognitif », met-elle en garde. D'où l'intérêt d'un diagnostic précoce pour proposer un traitement efficace. « Le diagnostic ne peut être confirmé que par un enregistrement, qui s’effectue généralement sur une nuit, détaille le Dr Meslier. Il s’agit d’une polygraphie ventilatoire, qui enregistre les paramètres de la respiration, ou d’une polysomnographie qui enregistre également le sommeil ».
Traitement efficace
L’apnée du sommeil est évaluée en trois grades, selon l’index d’apnée et hypopnée par heure. On parle d’apnée du sommeil à partir d’un index de 5. L'apnée du sommeil légère (index entre 5 et 15) ne nécessite pas de traitement. « La forme modérée (entre 15 et 30), peut justifier un traitement, notamment si le patient souffre de somnolence sévère ou en raison de graves comorbidités, cardiovasculaires par exemple », indique le Dr Meslier.
Au-dessus de 30, l’apnée du sommeil est qualifiée de sévère et nécessite un traitement. « Chez le sujet âgé, la pression positive continue est privilégiée. Un appareil insuffle de l’air sous pression dans un masque positionné sur le visage du patient, ce qui maintient les voies aériennes ouvertes. Le patient respire à son propre rythme. L’autre traitement, l’orthèse d’avancée mandibulaire, n'est pas très indiqué chez des patients qui n’ont pas forcément des dents solides et en bon état », estime le Dr Meslier. Le traitement par pression positive continue est très efficace, à condition d’être bien suivi. « Nous estimons que 60 % des patients suivent correctement le traitement, 10 % le refusent d’emblée et le reste a souvent du mal à se traiter », recense le Dr Meslier.
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